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LES CHAISES MUSICALES

Un film de Marie Belhomme

Isabelle Carré, seule joueuse de ces "chaises musicales"

Perrine est un peu la reine des gaffes, ce qui est dommage lorsqu’on anime des goûters d’anniversaire. Un jour, perdue sur une route de campagne, elle va accidentellement plonger un homme dans le coma. C’est alors qu’elle va s’immiscer dans la vie de cet inconnu jusqu’à le remplacer dans son travail. Il se pourrait même bien qu’il y ait de l’amour derrière tout ça…

Le cinéma aime de plus en plus les personnages de jeunes quadragénaires lunaires à la recherche du prince charmant. Dans "Les Chaises musicales", le rôle de cette femme candide est tenu par l’excellente Isabelle Carré, particulièrement à l’aise lorsqu’il s’agit de jouer les gaffeuses professionnelles. Comme cette évidence de casting, le reste du métrage avancera également sur des sentiers ultra-balisés, sans surprise ni prise de risque. La protagoniste principale est alors, comme on pouvait l’imaginait, loufoque et décalée. Elle se rêve musicienne professionnelle mais doit se contenter d’animer des anniversaires ; et elle traverse la vie sans se soucier du regard des autres, préférant vivre heureuse dans ses songes que de s’attacher aux conventions sociales.

Un jour, égarée sur une route de campagne sinueuse, elle va demander son chemin à un inconnu, lequel chutera et se retrouvera dans le coma. Débute alors un film sentimental parfois drôle, souvent charmant et toujours délicat. Car cette Pierre Richard au féminin va progressivement voler la vie de cet homme plongé dans un sommeil forcé et c’est elle qui va rêver à sa place. Lui prenant son boulot, son appartement et même son fils, la jeune femme va alors multiplier les situations cocasses dictées par l’amour.

Malheureusement, bien trop sage, cette comédie bienveillante lasse trop rapidement. En se reposant uniquement sur la personnalité délurée de son héroïne, le métrage omet les seconds rôles et oublie d’injecter une véritable substance cinématographique à l’ensemble. Bien que poétique et sensible, cette comédie douce-amère manque cruellement de consistance pour atteindre la fantaisie espérée. Et les bouffonneries d’Isabelle Carré, malgré son immense talent, ne sauront combler les errances d’un scénario trop limité à n’exister que pour un personnage. La magie n’aura duré que les premières minutes…

Christophe BrangéEnvoyer un message au rédacteur

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