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C'EST ÇA L'AMOUR

Un film de Claire Burger

Un cordon difficile à couper pour le formidable Bouli Lanners

Alors que sa femme vient de le quitter, Mario, qui doit s’occuper seul de leurs deux filles, s’inscrit au cours du théâtre dans lequel travaille cette dernière comme technicienne…

C'est ça l'amour film image

"C’est ça l'amour", découvert aux Journées des auteurs du Festival de Venise 2018 et multi-primé au Festival de Arcs, est avant tout le portrait d'un homme désemparé face à l'absence. De ses coups de fils répétés à son envahissante présence dans des cours du théâtre où travaille sa femme, cet homme tente dans un premier temps de maintenir un lien que seul lui ressent encore. Face à l'échec de son couple et ses difficultés à élever deux filles aux portes de l'adolescence (et donc elles aussi de l'indépendance), le scénario dépeint non seulement son désarroi mais aussi son refus d'accepter une évolution.

Grâce à un Bouli Lanners ("Les premiers, les derniers", "Eldorado") épatant, jouant d'une gentillesse teintée de naïveté voire d'inconscience, certaines scènes prennent tout à coup une dimension surprenante de tendresse. Il faut dire que Claire Burger, qui avait coréalisé "Party Girl" (caméra d’or à Cannes en 2014), laisse le temps à chacun de ses personnages de gagner en épaisseur, mettant en parallèle les premiers amours des deux filles, forcément contrariés, avec l’évolution du père, qui se laisse difficilement approcher. Entouré de personnages féminins, le personnage de Bouli Lanners apparaît comme un homme capable de laisser s'exprimer une certaine fragilité. Une chose rare, que seule peut-être une femme était capable de déceler et d’écrire, avec autant de tact.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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