CENDRILLON
Une honnête fable en grandes pompes
Ella vit dans un petit domaine à la limite de la forêt. Sa mère, malade, qui tente de lui inculquer les valeurs de courage et de gentillesse, finit par mourir. Son père tombe alors sous le charme de celle qui devrait bientôt sa belle mère, et s’installera dans la maison, avec ses deux filles des plus superficielles. Alors que son père est parti et qu’elle se retrouve à loger au grenier, histoire de laisser sa chambre à l’une de ses « soeurs », elle croise par hasard en forêt un séduisant prince, dont elle ignore la position…
Tout le monde connaît l'histoire de Cendrillon, sa belle mère acariâtre, sa marraine la fée, sa pantoufle de verre, son prince... Voici donc que Disney adapte le dessin animé Disney, en live, avec aux commandes Kenneth Branagh, qui livre une version légèrement plus réaliste (ici point d'animaux qui parlent, que ce soit Gus la souris ou Lucifer le chat..., mais tous ont des intentions humaines), où la magie n'apparaît que sur le tard.
L'auteur de « Hamlet » ou « Beaucoup de bruit de pour rien » trouve dans ce conte de Perrault un projet à la démesure de ses ambitions. Les décors sont grandioses, le travail de costumier est splendide - particulièrement dans le ridicule des robes des deux sœurs (ah les robes bonbons !), ou la garde robe incroyable de Cate Blanchett -, quant aux effets spéciaux, ils s'avèrent des plus efficaces, s'alliant à la virtuosité du metteur en scène, lors par exemple de la scène de fuite du palais, le carrosse redevant citrouille, et chevaux, valets et conducteur, divers animaux.
Les plus petits s'amuseront de certains détails (les oreilles de souris restées sur les chevaux fraîchement transformés, le valet-lézard qui avale des mouches...), quant aux plus grands ils apprécieront sans doute certains dialogues par moments décalés du type « je peux pas conduire, je suis une oie », ou à propos de la pantoufle : « c'est fait de verre »... « Et pourquoi pas ? ». Au second degré sympathique s'allie un casting d'interprètes qui semblent prendre ici beaucoup de plaisir, avec en tête Cate Blanchett, délicieuse en marâtre infecte au rire diabolique, et une Helena Bonham Carter, en bonne fée un rien timbrée, qu'on aurait aimée plus présente. Une conte à redécouvrir.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur