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LE CASSE DE CENTRAL PARK

Un film de Brett Ratner

Casse amateur sur fond de crise

Le manager d'une résidence de luxe donnant sur Central Park se retrouve en fort mauvaise posture lorsque le riche investisseur vivant au dernier étage se retrouve ruiné par la crise et accusé de malversations. Ayant investi tout l'argent des pensions de ses employés, il demande des explications à ce dernier. Suite à une démonstration de colère lorsqu'il comprend que ce dernier savait depuis longtemps que la situation était mauvaise, il se retrouve mis à pied...

Quelle solution envisager lorsqu'on a tout perdu, ou pire, lorsqu'on a tout fait perdre à des gens qui avaient confiance en vous ? Le héros du nouveau film de Brett Ratner (« X-Men l'affrontement final », « Dragon rouge », « Rush hour » 1, 2 et 3), Ben Stiller, va rapidement en venir à la conclusion que face à des requins de la finance véreux, il vaut mieux se faire justice soi-même. Il va donc monter une équipe, constituée de ceux qui se sont fait lourder avec lui (Casey Affleck, son beau-frère, et Michael Peña, un employé récemment engagé), auquel s'ajoute un père aux abois, ancien résident fraîchement divorcé, ruiné et mis à la porte de son appartement. Ils ont un avantage : ils connaissent les lieux par cœur, les codes de chaque porte ou ascenseur, ainsi que les habitudes de tous les résidents. Mais comme ils manquent cruellement d'expérience dans le domaine du « casse » de coffre-fort, ils vont faire appel à un vrai gangster : Eddy Murphy.

Cette fine équipe, à géométrie variable (ajoutez notamment Gabourey Sidibe, découverte dans « Precious », en femme de chambre ouvreuse de coffres-forts) servie par un casting de haut vol va ainsi vous embarquer dans ses tribulations vengeresses, visant à voler un fieffé voleur, incarné par Alan Alda, alors qu'il est en résidence surveillée dans son appartement et que tous dans l'immeuble sont susceptibles de les reconnaître. On ne vous dévoilera rien de plus de l'intrigue, le scénario ménageant quelques scènes de bravoure plutôt haletantes et le casting faisant le reste. Les comédies sur des braqueurs amateurs ne sont certes pas une nouveauté, de « Escrocs mais pas trop » de Woody Allen avec sa pâtisserie qui sert de couverture à « Mad Money », en passant par les deux frères qui cambriolent la bijouterie familiale dans « 7h58 ce samedi-là ». Cependant, le film de Brett Ratner ne démérite pas, apportant sa dose de rebondissements, de trahisons et même de cascades. N'oublions pas que l'action se passe dans une tour, éléments savamment exploités par le réalisateur, habitué aux films d'action.

Tous fonctionnent sur le principe de la maladresse de l'un des protagonistes, qu'il soit pièce rapportée à une équipe de pros ou simple membre d'une troupe de bras cassés. Cela permet de ménager un certain suspense, les idées les plus saugrenues pouvant se faire jour, et les plans de voleurs en herbe se heurtant à une réalité bien plus dangereuse que prévue. Dans « Le casse de Central Park », la partie la plus surprenante n'est donc pas forcément celle du casse en lui-même, mais plutôt la partie concernant les préparatifs. On notera d'ailleurs l'une des scènes les plus amusantes du film, lorsque le personnage d'Eddy Murphy, seul pro de la bande, fait passer aux autres une épreuve de courage, en leur donnant 15 minutes pour ramener à leur table un objet de valeur, volé dans l'enceinte du centre commercial où ils sont venus manger. Pas facile d'être un gangster ! Mais les plus amateurs sont souvent les plus drôles.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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