CASH
Le pigeon, c’est vous !
« Cash » est le surnom donné à un arnaqueur qui baigne dans la fausse monnaie. Dans la famille, c’est une vraie profession de foi ! Quand le frère de Cash se fait prendre à son propre piège, l’homme passe à l’offensive. Pas de chance la police est à ses trousses et il va devoir composer avec une commissaire coriace et redoutablement sexy, elle-même filée par deux inspecteurs. Dans une telle aventure, chacun ment, bluffe et prétend être un autre. Les complices se révèlent parfois des traîtres et les traîtres, des complices. Les alliances ne durent qu’un temps et, pour gagner, il faut être prêt à tout perdre. Mais une seule chose est sûre : à la fin de la partie, il y a toujours un pigeon…
Entre « L’arnaque », « Mission impossible » et « Ocean’s eleven », Eric Besnard a tout bien vu et tout bien compris du film d’espionnage, de casse et d’escrocs. De beaux hôtels par ci, de belles voitures par là, un beau magot et une implacable histoire de vengeance. Le décor et l’idée de départ est en place, présentons maintenant les joueurs de la partie.
Le beau gosse est notre ancien clown et nouveau Clooney, à savoir Jean Dujardin, tout en charme et en finesse dans la peau de celui qui tient le rôle titre « Cash ». Côté charme, le casting ne démérite pas : la blonde d’un côté, Alice Taglioni très en vogue en ce moment (« Notre univers impitoyable », « Sans arme, ni haine, ni violence ») et la brune, Valeria Golino (sculpturale, comment y résister ?). Le boss de l’histoire c’est Jean Reno, notre Andy Garcia national. Pour lui, c’est un retour au plancher des vaches puisque son dernier film français date de 2005 (« L’Empire des loups » de Philippe Nahon). Un retour tout de même faiblard pour un homme de sa stature et son bagou, plus habitué aux films d'action.
L’action, parlons-en justement ! Là où les films de genre, auxquels « Cash » fait référence, prennent un malin plaisir à organiser des scènes d’anthologies de braquage et de course contre la montre, « Cash » aligne des scènes de cascades bien trop françaises... La plus spectaculaire : une course poursuite dans les rues de Paris, pas en voiture comme Jason Bourne et tant d’autres nous ont fait le coup (finalement c’est du déjà trop vu), mais une course poursuite qui se pratique au pas de course s’il vous plaît ! De quoi impressionner (surtout qu’aux vues du dénouement du film, cette scène perd toute crédibilité) !
Au niveau de la comédie, ce n’est pas l’hilarité. On sourit parfois, on rigole une fois et on se lasse plusieurs fois de ce jeu du chat et de la souris, dont on se demande bien qui sera le pigeon. Mais tout de même, un grand merci à l’hippopotame et François Berléand, ou peut-être est-ce l’inverse, je ne voudrais pas que l’un ou l’autre se méprenne sur mes intentions de les classer ! Le premier est le résultat d’une (des deux ?) scène drôle du film ; le deuxième finit par énerver d’être toujours aussi excellent (ah ce César pour « Ma petite entreprise », il l’a bien mérité !).
On aurait aimé que le film se déroule telle une partie de poker. L’enjeu du départ, le stress du déroulement et la jubilation du dénouement. Si les deux premières étapes n’atteignent pas le niveau escompté, on pourra vraiment se réjouir du bouquet final qui nous récompense d’avoir attendu jusqu’à la fin. C'est déjà ça de gagner.
Mathieu PayanEnvoyer un message au rédacteur