Festival Que du feu 2024 encart

CANDY LAND

Un film de John Swab

God’s trash

La jeune Remy fuit son foyer fondamentaliste et trouve refuge dans une famille d’adoption singulière, composée de prostitué(e)s squattant les alentours d’une station-service. À peine a-t-elle le temps de se faire à sa nouvelle vie que les meurtres s’accumulent…

En matière de baudruche qui fait « pschitt », c’est peu dire que "Candy Land" se pose là. Petit objet de polémique au dernier Festival de Locarno et récemment point faible de la compétition longs-métrages des Hallucinations Collectives de Lyon, le film de John Swab relève moins d’un héritier de l’esprit provocateur de Gregg Araki (auquel certains auront tenu à le relier sans prendre en compte l’écart énorme avec les angoisses punk-ado et crypto-apocalyptiques qui ont toujours travaillé le cinéaste de "The Doom Generation") que d’une petite série noire plus ou moins vénère dans la lignée du "Red State" de Kevin Smith. Soit la confrontation très sanglante, entre les fous de Dieu et une génération white trash ici symbolisée par un groupe de prostitué(e)s squattant les alentours d’une station-service. Amorcez ce pitch prometteur avec l’arrivée d’une gamine fondamentaliste en froid avec sa secte de naissance, et c’est hélas pourtant à un jeu de massacre répétitif que le film nous convie, grillant son fond réel au bout d’une demi-heure pour ensuite le laisser tourner en toute régularité pendant l’heure qui reste.

Certes, John Swab use parfois d’un certain penchant pour l’humour noir qui aide à contrebalancer le sadisme de certaines scènes : à ce titre, on peut féliciter William Baldwin dans un rôle de shérif libidineux et visqueux qui peine à réfréner ses désirs inassouvis. De même que le groupe d’actrices, ici toutes très talentueuses et habitées par leur rôle, donne souvent chair à une très attachante sororité, presque digne de celle que Tarantino avait mis en valeur dans "Boulevard de la mort". Mais dans l’ensemble, la recette tourne beaucoup trop à vide jusqu’à s’achever pile poil comme on l’avait anticipé en moins d’une demi-heure. Des promesses non tenues pour une série noire trash qui ne laissera aucun souvenir mémorable dans la tête.

Guillaume GasEnvoyer un message au rédacteur

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