CAGES
Un film qui laisse sans voix
Les premières minutes du film montrent une femme résolue, dont la persévérance permet de surmonter les défis les plus improbables. Puis survient l’accident, où toute cette belle volonté disparaît derrière un mutisme qui conduira tout le reste du film. Et ennuiera jusqu’au bout le spectateur. Au-delà de la banalité du sujet (l’incapacité à communiquer peut venir à bout des histoires d’amour les plus durables), c’est le manque de cohérence du film qui finit par énerver. Tout sonne un peu faux : de l’interprétation surjouée des deux protagonistes aux raccourcis hasardeux empruntés par le récit, de cette manie de faire des gros plans sur les visages (pour montrer qu’ils souffrent) à un sérieux manque de crédibilité dans plusieurs scènes. On frise la production télévisée de second rang.
Accordons toutefois à Olivier Masset-Depasse un certain courage : celui d’oser commencer par un sujet grave et limite bouleversant, auquel il serait permis de s’identifier, pour finir dans le grotesque et le décalé. En effet, la dernière partie fait figure d’intermède mi-philosophique mi-sociologique, véritable rituel où les humains se prennent pour des animaux. C’est inutilement long et faussement dramatique, rappelant au passage que le film s’intitule “Cages”. Et peu importe si le spectateur décroche complètement.
Sylvia GrandgirardEnvoyer un message au rédacteur