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C'EST LE MONDE À L'ENVERS !

Un film de Nicolas Vanier

Une once d’espoir face au risque de fin du monde ?

Stanislas est un trader pur jus, intéressé par l’opulence et par son propre confort, même si cela implique de spéculer sur le malheur des autres. Quand le système s’écroule brutalement, sa fortune et ses gadgets technologiques n’ont plus aucune utilité pour survivre dans un monde devenu chaotique. À contre-cœur, avec sa femme et son fils, il accepte de quitter Paris pour s’installer dans une ferme qu’il venait à peine d’acquérir avec une arrière-pensée de greenwashing. Il va falloir cohabiter avec la famille d’agriculteurs qui exploite les lieux…

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Il serait facile de cracher sur ce film en pointant ses aspects pompiers, son côté « donneur de leçons » ou son altermondialisme de pacotille. Une fois qu’on a dit ça, il serait intéressant de se regarder dans le miroir et de prendre conscience qu’on a une part d’arrogance, un peu comme le personnage incarné par Michaël Youn. Ce serait un peu comme se réfugier dans une tour d’ivoire intello pour mépriser le bas peuple qui consomme du cinéma grand public supposément neuneu. Bref, ce serait ironiquement le monde à l’envers !

Or, même si on peut aisément affirmer que l’on n’est pas face à un chef d’œuvre du 7e Art, "C’est le monde à l’envers !" n’est ni un navet ni un film inutile. D’aucuns prétendront que le cinéma perd de sa grandeur quand il se donne des objectifs pédagogiques, mais ce film-là parvient finalement à allier divertissement et réflexion, dans un style que l’on pourrait qualifier (peut-être là aussi avec dédain ?) de « récit post-apocalyptique pour les nuls ». En fait, il faudrait peut-être considérer ce film comme une porte d’entrée possible pour qui n’est pas habitué à l’anticipation (entre autres les ados et pré-ados, pour qui le film est relativement adapté). Mine de rien, derrière ses apparences simplistes ou grandiloquentes (et même un certain nombre d’incohérences ou de contradictions), ce long métrage permet de faire germer des réflexions et des prises de conscience, tout en donnant plus d’espoir que les nombreuses œuvres « collapsologiques » qui n’envisagent qu’une vision ultra sombre de la société.

Au travers d’un certain utopisme, "C’est le monde à l’envers !" ose prétendre qu’il est possible de s’ouvrir aux autres et d’évoluer, et donc redonner foi en l’humain. Pour cela, Nicolas Vanier (qui avait déjà écrit un roman homonyme sorti en 2022) met en scène des personnages tantôt agaçants, tantôt attachants, dans des situations parfois rocambolesques, mais régulièrement émouvantes et/ou drôles (les dialogues et le personnage de François Berléand étant les principaux atouts comiques). Bien que régulièrement caricatural (notons au hasard la participation de Yannick Noah en écolo ultra cool – il se débrouille plutôt bien, mais ce n’est pas vraiment un rôle de composition !), l’ensemble s’avère assez charmant et la vision humaniste laisse place à un peu d’optimisme. N’en aurait-on pas un peu besoin en ces temps de discours alarmistes ?

Raphaël JullienEnvoyer un message au rédacteur

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