C’EST LA VIE
Sans sel et sans piquant, une comédie déjà trop servie !
Antoine, obstétricien arrogant, débarque dans un nouvel hôpital avec ses certitudes et ses habitudes. Mais ce premier jour sera tout sauf paisible, cinq femmes venant pour accoucher, au point de le faire se remettre en question au contact de ses collègues et de ces histoires…
Habitué des comédies, Julien Rambaldi ("Les Meilleurs amis du monde", "Bienvenue à Marly-Gomont") a décidé de rester dans son registre de prédilection pour s’attaquer à l’exercice épineux du film choral. Ici, toutes les histoires se déroulent ou convergent vers un hôpital où un nouvel obstétricien un peu arrogant vient juste de débarquer, ce que Dominique (Josiane Balasko), l’infirmière la plus expérimentée du service, ne voit pas d’un bon œil. Pêle-mêle, on croisera un couple dont la mère, gourou sur les bords, a pris beaucoup trop de place, une femme qui refuse d’avertir le père de l’heureux événement, deux lesbiennes formant un trouple plus ou moins désiré avec le géniteur, une haute diplomate française devant gérer le lancement d’une fusée et l’arrivée imminente de son enfant, un mari ne perdant jamais son sang-froid et un jeune couple dont le conjoint se retrouve à des centaines de kilomètres alors que le dénouement survient plus tôt que prévu.
Comme souvent dans ce type de métrage, les destins des protagonistes se retrouvent liés, s’entremêlent, se croisent et se recroisent, avec leur lot de gags associés et de quiproquos. Avec de grosses ficelles et peu d’innovations, "C’est la vie" est bien loin des dernières réussites du genre ("Le Sens de la Fête", "Les Nouveaux sauvages", "Burn After Reading", voire même "Les Petits Mouchoirs"). Pour autant, cette comédie ne manque pas de générosité, multipliant les séquences humoristiques sur un rythme effréné. Il y en aura pour tous les goûts, et certains arcs narratifs font même fréquemment mouche – mention spéciale à David Marsais – , mais le sentiment ubiquiste de déjà-vu annihile tout impact émotionnel ou tout effet de surprise. Pire, lorsque le film cherche à émouvoir, il sort alors (littéralement) les gros violons et esquisse des saynètes appuyées et cousues de fil blanc. À réserver aux aficionados de ce type de divertissements, aux nombreuses têtes récurrentes des productions hexagonales, dont les fans devraient se réjouir de croiser ici.
Christophe BrangéEnvoyer un message au rédacteur