Festival Que du feu 2024 encart

BUS PALLADIUM

Un rythme soutenu qui s'essouffle en seconde partie

Lucas, Manu, Philippe, Jacob et Mario sont inséparables et ont créé le groupe de rock LUST, dont ils espèrent qu’il percera dans le monde de la musique. Vivant de petits concerts, ils rêvent de renommée et de gloire. Leur destin va être bouleversé par la rencontre de deux femmes : Prune Angeli, qui va leur permettre d’enregistrer leur premier album studio, et Laura leur plus fervente admiratrice dont le cœur balance entre Lucas et Manu…

Le premier film de Christopher Thompson est empreint de nostalgie d’une jeunesse à la fougue communicative, à l’envie débridée et aux rêves plein la tête. Les rêves les plus chers de la bande dont il tire le portrait, sont d’être tout en haut des charts et de sortir l’album de rock le plus abouti possible, de faire tourner la tête des filles et d’enchaîner les concerts pleins à craquer !

Christopher Thompson et Thierry Klifa, son co-scénariste, ont imaginé une bande de jeunes à la fois très stéréotypée mais qui fonctionne très bien : le beau gosse chanteur écorché vif (Arthur Dupont), le guitariste ambivalent amoureux de la copine de son meilleur pote (Marc-André Grondin), le batteur costaud (Abraham Belaga), le bassiste introverti et timide (Jules Pelissier) et le copain agent, clown de service (François Civil). Ajoutez la belle muse inaccessible (Elisa Sednaoui) et la directrice artistique qui connaît bien son travail (Géraldine Pailhas) et vous obtenez le casting parfait du film de musique.

La distribution réserve également de belles surprises. Car si Marc-André Grondin confirme tout le bien qu’on pense déjà de lui (alors que nous revient rapidement en tête son tour de force de Air guitar dans « Le premier jour du reste de ta vie »), le reste de la bande est interprété par une ribambelle de jeunes talents qu’on sera forcément amené à revoir bientôt, le feu follet Arthur Dupont en tête, suivi de près par le robuste Abraham Belaga.

La première partie du film fonctionne parfaitement bien. On apprend à connaître chaque membre du groupe, leurs forces et leurs faiblesses. On les suit avec un plaisir non dissimulé quand c’est la galère et les concerts, l’enregistrement de leur album et le Bus Palladium. On vibre au son des événements qui animent cette petite troupe et on s’attache à eux.

Dans la seconde partie, on perd malheureusement le fil. L’histoire devient plus décousue avec les va-et-vient de la petite merdeuse qu’interprète Elisa Sednaoui, qui fait tourner en bourrique les deux plus charismatiques membres du groupe. Le « Je t’aime moi non plus », 5 minutes c’est marrant, au bout d’une demi-heure, c’est lassant. En plus, on est gêné car on a l’impression qu’il manque un beau morceau à cette partition qui aurait pu aller beaucoup plus loin dans l’analyse des destins de chacun, et dans l’opportunité qu’aurait pu constituer la présence de la jeune sœur chanteuse au sein du groupe.

"Bus Palladium" pourra toutefois contenter un public large et pas seulement adolescent. Les amateurs de rock retrouveront des hommages aux plus grands, de Bowie aux Stones, en passant par Blondie. Les amoureux de musiques découvriront enfin de très belles compositions originales signées Benjamin Biolay et Yarol Poupaud. Ce qui est certain, c’est que sur le plan musical, le film va mettre tout le monde d’accord !

Mathieu PayanEnvoyer un message au rédacteur

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