BULLET TRAIN
Un huis clos sur les rails de l’action
Coccinelle, un tueur professionnel, est engagé pour dérober une mallette dont il ignore le contenu, à bord d’un train à grande vitesse reliant Tokyo à Kyoto. Mais il se rend bientôt compte qu’il n’est pas le seul intéressé par la mallette en question…
Avec "Bullet Train", sa nouvelle réalisation, David Leitch continue de creuser son sillon dans le film d’action après le premier "John Wick" (qu’il avait coréalisé), "Atomic Blonde" ou encore "Deadpool 2". Cette fois-ci, il a choisi le huis clos avec comme décors un train à grande vitesse japonais (dont l’environnement est plutôt bien exploité) pour nous servir son cocktail alliant action (avec sa dose d’hémoglobine qui tache) et humour. A ce titre, "Bullet Train" se veut être un objet pop, fun, sans temps mort et visuellement clinquant.
Le long-métrage enchaîne les quiproquos, retournements de situations et scènes d’action sans discontinuité. Le personnage principal interprété par Brad Pitt est la véritable locomotive du film, sa malchance étant l’aimant à action pendant 127 minutes et sa gouaille étant l’atout humoristique numéro 1. A l’instar des précédents films du réalisateur, ici on ne lésine pas sur l’hémoglobine. Par ailleurs le scénario n’hésite pas non plus à éliminer certains personnages de tueurs de façons expéditives, ce qui s’avère plutôt bien vu. Toutefois, on peut lui reprocher un bad guy final qui manque d’envergure et des personnages secondaires qui manquent de personnalité.
Malgré la vitesse du train, le film souffre de quelques longueurs (il ne parvient jamais réellement à trouver son rythme). De plus on regrettera l’existence de quelques moments de grand n’importe quoi lors de certaines scènes d’action (en particulier dans le climax du film) qui, sous couvert de coolitude et de fun, poussent le curseur de l’invraisemblable un peu trop loin (on se demande si on ne regarde pas à ce moment-là un film de super-héros). Enfin, la débauche d’énergie humoristique ne vise pas toujours juste et finit par s’essouffler petit à petit.
Coté casting, Brad Pitt souffle littéralement la vedette à l’ensemble du casting qui ne parvient pas à lui prendre un peu de lumière, ce qui est plutôt dommageable, la faute à des personnages qui pour la majorité manquent de personnalité. On notera cependant quelques caméos sympathiques (qu’on ne dévoilera pas ici).
S’il avait les ingrédients pour être une véritable bouffée d’air frais dans le paysage ultra formaté des blockbusters hollywoodiens estivaux, on ne peut s’empêcher d’être quelque peu déçu par ce grand rollercoaster qu’est "Bullet Train", comme s’il manquait une véritable âme à l’ensemble qui pourrait lui permettre de s’élever au-dessus des autres. Au final, s’il ne déraille pas, on est quelque peu déçu une fois arrivé au terminus.
Kevin GueydanEnvoyer un message au rédacteur