BUBBLE
Spectaculaire, même si pas des plus limpides
De mystérieuse bulles se sont abattues sur Tokyo, inondant la ville, et générant une explosion radioactive qui a déréglé les principes de gravité. Des morceaux d’immeubles ou des métros flottent ainsi, suspendus dans les airs, dans cette ville désertée, elle-même enserrée dans une sphère qui l’isole du monde. Cependant des jeunes bravent les interdits et vivent dans les décombres, s’adonnant par équipes à des défis utilisant la technique du Parkour dotés de prix sous forme de biens, notamment de première nécessité…
Sortie le 28 avril 2022 sur Netflix
Il faut reconnaître à ce film d’animation japonais mélangeant images de synthèses et dessin à la main, des qualités de mise en scène des scènes d’actions indéniables, ainsi que des décors fouillés et souvent complexes. En effet, chaque séquence de battle entre les clans fait l’objet d’un grand nombre de plans, au montage serré, passant d’effets de caméra subjective à des procédés plus de l’ordre de la glisse, mettant en avant à la fois l’agilité des protagonistes et leur aisance d’équilibristes plus ou moins doués, et les décors d’un Tokyo déchiqueté où la nature a commencé à reprendre ses droits, et où chacun peut rebondir ou s’accrocher à un morceau d’immeuble, un bout de route, une bulle flottant dans l’air...
Cela donne quelques scènes d’action mémorables, allant crescendo, impliquant à la fois un groupe principal dont est issu le héros Hibiki et que va intégrer une mystérieuse et silencieuse jeune fille à la tenue patchwork, Uta, rapidement capable d’une impressionnante agilité, et des groupes rivaux de plus en plus forts, les amenant à prendre des risques impliquant des dangers grandissants (des sortes de siphons pouvant engloutir les participants qui tomberaient à l’eau). Adapté très très librement de "La petite sirène", le scénario dispose à la fois malheureusement de grosses ficelles, surlignant à tout va les parallèles avec l’histoire originelle, la jeune fille repérant presque immédiatement ce livre de contes en particulier, alors qu’elle découvre ce qu’est une bibliothèque.
A trop vouloir expliquer le mystère des bulles bleues et rouges qui menacent de détruire définitivement ce qu’il reste de Tokyo, et les origines de la jeune fille apparue initialement sous l’eau pour sauver le héros de l’histoire, Tetsurō Araki, coordonnateur à succès de séries anime comme "Death Note", "High School of the Dead" ou "L'Attaque des Titans" (saisons 1 à 3) et réalisateur des films "Kabaneri of the Iron Fortress : Unato Decisive Battle", "L'Attaque des Titans - Film 1 - L’Arc et la flèche écarlates" et "L'Attaque des Titans - Film 2 - Les Ailes de la liberté" perd quelque peu le spectateur en route. Il convoque en effet ici histoire d’amour, mystère autour d’un air musical récurrent, rivalités et tricheries, figure (plutôt réussie graphiquement) d’une sœur possessive, histoire de mondes parallèles, et théories galactiques sur les spirales… rien que cela. Au final, malgré l’indigestion d’informations l’aventure fonctionne cependant plutôt bien, même si on ne croit pas trop à l’histoire de lien amoureux tant il est donné comme un acquis. Mais peut être que les adolescents, eux, y adhéreront.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur