BRIGHTBURN : L'ENFANT DU MAL
Un résultat peu brillant
Tori et Kyle Breye, couple n’arrivant pas à avoir d’enfant, voit leur rêve se réaliser lorsqu’un objet tombe du ciel dans leur ferme avec un petit garçon qu’ils décident alors d’élever, Brandon. Si les premières années se passent normalement, à la puberté, Brandon se met à changer et se découvre des super pouvoirs, non pas pour le meilleur, mais pour le pire…
Brightburn, littéralement « une brillance qui brûle », en voilà un titre qui s’avérait intéressant. Partir sur les mêmes bases que Superman et essayer de déterminer ce qui nous pousse à nous transformer en héros ou en monstre, le tout en déviant les codes des films de super-héros pour tirer vers l’horreur. Si cela pouvait s’avérer attirant, l’idée du titre restera hélas le seul bon point du film. Car "Brightburn" passe complètement à côté de ces deux aspects, à savoir l’analyse sociale et l’horreur.
Matt et Brian Gunn, frères de James Gunn (également producteur du film) ont préféré sacrifier un développement psychologique logique et cohérent des personnages au profit de mécanismes d’horreur. Ce qui fait que ces derniers n’arrêtent pas d’avoir des réactions complètement inappropriées et en désaccord constant avec la manière dont ils ont été présentés plus tôt dans le film, passant d’un extrême à l’autre parfois dans une même scène. Les personnages sont ainsi restreints à des fonctions qui se modifient sans cesse selon les besoins du scénario. De même pour la métaphore pubertaire et sociale qui, si elles sont bien évoquées, le sont de telle manière que cela en devient risible et forcé. Car cela ne trompera point le spectateur aguerri qui se rendra vite compte qu’il ne s’agit là que d’une mauvaise mise en place pour une scène à venir.
Malheureusement, l’aspect horrifique, pour lequel tout l’intérêt du film a été sacrifié, ne marche absolument pas non plus. La faute à des mécaniques très clichés et à une mauvaise présentation des personnages auxquels on ne s’attache pas. De plus, comme tout nous a été présenté avant les crimes commis par l’enfant, on sait toujours ce qu’il va se passer, les scènes ne créant donc aucune angoisse et devenant vite très ennuyeuses. D’autant que la réalisation reste très terre à terre, manquant cruellement d’ambition et tentant tant bien que mal de nous faire sursauter ici et là avec des jumpscares fort peu inspirés. On pourra retenir cependant deux ou trois séquences tirant un peu vers le gore, et pouvant faire leur petit effet sur certains spectateurs.
Au final, on oublie très vite cette pile de cliché qu’est "Brightburn", et si les prémisses vous intéressaient, on vous conseille de vous tourner vers un autre film abordant les mêmes thématiques et hautement plus intéressant tant dans la forme que le fond : "Chronicle" de Josh Trank.
Ray LamajEnvoyer un message au rédacteur