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BOULEVARD

Un film de Dito Montiel

Rattraper le temps perdu

Nolan est un employé de banque effacé, qui essaye de prendre soin de son père et joue son rôle de mari avec application. Un soir, alors qu’il se balade en voiture, il fait demi-tour sur un boulevard et prend à bord un jeune homme, prostitué masculin…

Tout dernier film tourné par Robin Williams (« Le Cercle des poètes disparus », « Madame Doubtfire ») avant qu'il mette fin à ses jours, « Boulevard » se regarde avec un étrange sentiment d'amertume. Portrait d'un homme vieillissant, celui-ci traite, en effet, d'un sentiment de vie gâchée à vouloir rentrer dans un moule, se conformer à des conventions sociales, et d'une tentative de dernière volonté de vivre au grand jour.

Sans remettre en cause l'amour porté par cet homme à cette femme qu'il a autrefois choisie, le scénario, plein de bonnes intentions, tisse la trame d'un fantasme d'amour avec un prostitué masculin sur lequel le personnage projette avant tout, toute la tendresse qu'il ne s'est jamais autorisé à exprimer. Étonnant de la part du réalisateur Dito Montiel, plutôt habitué des films d'action ou de gangsters (« Il était une fois dans le Queens », « Empire State »), l'approche fait preuve d'une réelle sensibilité.

Avec une certaine délicatesse, la mise en scène laisse entrevoir par des flash-back plutôt réussis, une douloureuse histoire avortée avec un ami professeur, alors qu'elle amène en parallèle la tentation par une petite musique entêtante. Malheureusement, le reste du film ne convainc pas totalement, des rapports avec une femme qui tente de reconnecter avec lui, à ceux de l'effet « cocotte minute » qui guette ce personnage au bout du rouleau. Une œuvre malgré tout touchante, comme un dernier hommage à son acteur principal disparu.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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