BORDERLANDS

Un film de Eli Roth

Un space opéra qui ne tient pas ses promesses

Lilith, une talentueuse chasseuse de prime, est missionnée par un riche industriel pour retrouver sa fille qui a été kidnappée et emmenée sur Pandora. Or c’est sur cette planète que se trouverait l’arche, une arme légendaire d’une puissance inimaginable…

Au début des années 2000, Borderlands était un jeu vidéo d’une ultra violence jouissive que les collégiens ou lycéens utilisaient pour se défouler après une journée de cours ennuyeuse à mourir. À condition bien sûr de réussir à contourner la vigilance parentale. Désormais "Borderlands" est aussi un long métrage, sans doute amené à devenir une franchise, tel que ce fut le cas sur Playstation ou Xbox. Mais ne nous projetons pas si loin.

Entre écriture, réécriture et retard dans la production, il aura fallu dix ans à ce film pour voir le jour. Dix ans pour finalement accoucher d’un space opéra tristement conventionnel, loin de l’image complètement barrée qu’on essaie de nous vendre. De ce point de vue, confier les commandes à Eli Roth, cinéaste qui se fait rarement remarquer par son sens de la mesure et du raisonnable, aurait pu se révéler un choix payant. C‘était oublier que le réalisateur de "Hostel", "The green inferno", ou dernièrement de "Thanksgiving – la semaine de l’horreur" a également pris l’habitude de nous décevoir.

"Borderlands" dispose néanmoins d’une galerie de personnages attachants, incarnés par des acteurs dont on ne peut nier l’implication. Cate Blanchett se plaît visiblement dans ce rôle de Lara Croft cosmique à la tignasse flamboyante. La jeune Ariana Greenblatt pétille en gamine fantasque et fan d’explosions. Quant à Jack Black, il semble s’être beaucoup amusé à faire la voix de claptrap le petit robot. Sa voix est certes modifiée pour donner un aspect électronique, mais cela constitue tout de même un bon argument pour voir le film en version originale.

Mais de bons personnages ne servent à rien s’ils ne sont pas là pour servir une bonne histoire. Or l’intrigue est des plus basiques et les quelques péripéties qui jalonnent leur progression n’ont guère d’originalité. Et le pseudo twist final qu’on voit venir à des kilomètres mérite à peine d’être mentionné. Signes évident que les scénaristes étaient en vacances ou n’ont pas été écoutés. On murmure d’ailleurs que le co-scénariste d’Eli Roth aurait demandé à user d’un pseudonyme pour ne pas voir son nom attaché à ce film. On comprend pourquoi.

Benjamin BidoletEnvoyer un message au rédacteur

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