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LE BOOK CLUB

Un film de Bill Holderman

« De l’art de faire de l’absence de problème… un problème »

Quatre septuagénaires, habituées à se retrouver une fois par mois dans le cadre de leur club de lecture, vont soudainement retrouver leur libido et leur passion sentimentale après la découverte du livre érotique « Cinquante nuances de Grey »...

Il ne faut pas se fier au titre et s’attendre à un film sur un club de lecture amateur, car ce n’est absolument pas le sujet du film. Dès le départ on comprend que cette réunion mensuelle ne sera qu’un prétexte à des réunions entre amies qui discutent de leurs histoires sentimentales. A la rigueur cela n’est pas très surprenant, on se doutait bien que c’était l’idée, mais c’est vraiment dommage de n’avoir pratiquement pas exploité ce concept de club de lectrices. Cela aurait pu donner lieu à tout un tas d’idées qui auraient servies l’histoire, et cela aurait donné une autre valeur aux dialogues qui auraient pu être finement référencés. Ainsi la caractérisation des personnages se serait faite de façon originale, c’est-à-dire en fonction de leur rapport à la littérature, leur attachement à ce rendez-vous mensuel. Il peut être révélateur d’une vraie passion pour l’une, un simple rendez-vous entre copines pour l’autre.

Le film était pourtant bien parti avec une scène d’introduction dynamique et originale qui pose bien le contexte de l’histoire et son fil directeur. Ensuite on constate que le quatuor fonctionne bien, ce qui n’est guère surprenant au vu de la qualité du casting. Mais très vite le récit sombre dans un déroulement sans ambition ni envergure. Le prétexte même du scénario est assez balourd, voire trop facile. Pourquoi prendre des actrices qui incarnent les années 1970, soit la période la plus libertaire de l’histoire du cinéma, pour incarner des femmes matures bouleversées par le premier petit livre érotique venu ? On se doute bien qu’il doit leur en falloir plus pour être impressionnée et réveiller leur libido.

La dernière partie du film est la plus gênante. Elle décalque bêtement le modèle de base de la comédie romantique anglo-saxonne, un schéma ultra classique, vu et revu, au point que l’on connait la fin du film vingt bonnes minutes avant qu’il ne s’achève. On est alors obligé d’attendre péniblement que les évènements attendus arrivent pour pouvoir quitter la salle. Malheureusement aucune surprise n’est à prévoir. En ce qui concerne la partie de Jane Fonda, on évite seulement, et de justesse, l’énorme cliché de la « scène de l’aéroport » ; consistant à y courir à la dernière minute pour empêcher son bien aimé de partir avant qu’il ne soit trop tard.

Un film qui se contente de remplir son cahier des charges, sans ambition, et qui ne plaira donc qu’à son public-cible.

David ChappatEnvoyer un message au rédacteur

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