BOARDING GATE
Boarding gate : d’une Asia à l’autre
Nous sommes dans le domaine de la haute finance américaine. Sandra, une call girl (escorte) de luxe, vit des rapports tumultueux et passionnés avec Miles, homme d’affaire important. Après une longue séparation, ils se revoient, mais au cours d’une relation SM mouvementée et non contrôlée, Sandra tue Miles. Elle doit donc s’exiler ailleurs, et c’est à Hong Kong qu’elle ira, pour revivre une nouvelle vie avec un couple asiatique lui promettant monts et merveilles. Elle déchantera bien vite…
Pour son dernier film, Olivier Assayas ne change guère de style par rapport à Clean et surtout à Demonlover. Il semble un peu s’enfermer, s’enferrer (quelquefois aussi) dans ce style « thriller moderne et branché » qui semble lui tenir à cœur à présent. Ayant été inspiré cette fois par une brève lue dans un journal concernant le meurtre du financier Edouard Stern, en pleine séance SM, il nous livre donc ici un film assez intéressant, montrant le passage de l’héroïne (jeu de mot) incarnée avec brio par Asia Argento d’un monde à l’autre.
Il est vrai que cette Asia (Sandra donc à l’écran), porte le film à elle seule, de par sa présence à l’écran. A l’affiche à Cannes dans trois films (avec « Gogo Tales » de Ferrara et aussi « Une Vieille Maîtresse » de Breillat), cette actrice s’impose toujours par sa personnalité exacerbée et totalement décalée. Dans ce film aussi, elle imprime sa marque de fille libre et un peu déjantée, qui va mettre le feu aux poudres de façon drastique, comme à son habitude. Un film un tantinet en dessous de « Demonlover », de par son rythme un peu lent, mais néanmoins sauvé par l’interprétation excellente de l’ensemble du casting.
Hugues MinotEnvoyer un message au rédacteur