BLOODY SUNDAY
Une référence historique
Lorsque l’on évoque le terme « Bloody Sunday« , on pense le plus souvent au célèbre tube de U2 ; mais on oublie qu’il évoque un dimanche tragique de janvier 1972 où une manifestation pacifiste tourna au massacre à Derry en Irlande du Nord et fit treize mort, tous tués par les militaires britanniques. Paul Greegrass a choisi de suivre le parti d’Ivan Cooper, député protestant et membre du Mouvement des Droits Civiques (militant pour l’égalité entre catholiques et protestants), avant, pendant et après la manifestation…
Peter Greengrass a reconstitué ce tragique événement avec le maximum de réalisme. En effet, le réalisateur a privilégié le réalisme historique plutôt que de s'attarder sur la psychologie des principaux protagonistes. Sa mise en scène est très originale et percutante : il suit ses personnages caméra à l'épaule et en temps réel, en utilisant une image un peu cramée; ce qui permet au spectateur de se trouver au cœur de l'action. Le montage, particulièrement haché et la sonnerie de téléphone incessante ne font qu'accentuer cette sensation de réalisme. En guise de générique de fin, on retrouve la magnifique chanson de U2 sur fond noir avec un simple sous-titrage des paroles.
Le réalisateur a le mérite de rendre claire une situation extrêmement complexe, si bien que son film mérite d'être qualifié de document historique. Le jury du festival de Berlin 2002 ne s'y est pas trompé en lui décernant son Ours d'or (ex-æquo avec le sublime "Voyage de Chihiro" de Miyazaki). "Bloody Sunday" est une oeuvre marquante et nécéssaire.
Arnaud CurtEnvoyer un message au rédacteur