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BLANC COMME NEIGE

Un film de Christophe Blanc

2ème avis - Original

Maxime, gérant d’une concession de luxe, mène une vie confortable que ses deux frères lui envient. Son affaire est florissante et, à ce titre, Simon, son associé, et lui sont conviés à une réception à laquelle ils reçoivent tous deux un prix récompensant leur succès. C’est lors de cette cérémonie que Simon se fait menacer par d’étranges types. Quelques jours plus tard, Maxime apprend la mort brutale de son associé, dans un accident de voiture...

Quand on parle de « Blanc comme neige », le dernier long métrage de Christophe Blanc, le meilleur moyen est de faire abstraction de nos a priori sur les thrillers français. On découvre alors un film de genre qui nous tient en haleine pendant 1h35, dégageant alors une étonnante originalité notamment dans le scénario et la forme. En effet, Christophe Blanc structure son long métrage en trois actes dans lesquels il mêle deux situations qui vont se rejoindre peu à peu au fil de son film.

Tout d'abord on retrouve cette ambiance noire et cauchemardesque typique d'un thriller. Le personnage principal, Maxime (François Cluzet), connaît une excellente situation, vendeur de voiture de luxe, il a une femme magnifique (Louise Bourgoin), une villa avec piscine, et jusque là tout va bien. Mais la mort de son associé Simon (Bouli Lanners) va lui valoir une descente aux enfers effroyables très bien mise en exergue par la mise en scène. La qualité des plans et du montage met en valeur les scènes de fusillades et de courses poursuites de manière fidèle aux films du genre.

On apprécie alors les relatives innovations de la part du réalisateur. D'une part, le côté bras-cassé des gangsters, à la manière de films comme « Tirez sur le pianiste » ou « J'ai toujours rêvé d'être un gangster ». D'autre part, la façon dont est ménagé le suspens. La première image du film est d'ailleurs celle du héros, une balle dans le ventre, perdu au milieu d'un désert de glace, accompagné du bruit du vent, alors que le spectateur le retrouve en pleine forme, au plan suivant, dans sa luxueuse maison avec un fond de musique latino. Christophe Blanc veut faire sentir au spectateur la descente aux enfers que va connaître son personnage principal, il dit alors lui faire connaître plusieurs actes dans sa chute libre.

Le deuxième élément qui ressort, rapproche le film d'œuvres plus crépusculaires, comme « La nuit nous appartient ». « Blanc comme neige » concerne les relations humaines entre trois frères scindés en deux camps. Maxime, concessionnaire d'automobiles de luxe forme le camp de l'argent, du matérialisme. En face, Grégoire (Olivier Gourmet) tient un chenil dans une maison à la campagne. Il se débrouille avec Abel (Jonathan Zaccaï), le plus jeune, pour subsister par la débrouille et les petits projets. Pour résoudre ses problèmes Maxime va devoir évoluer psychologiquement et mettre de côté son rapport à l'argent. Les symboles de son matérialisme exubérant s'estompent peu à peu tout au long du film. Ce côté humain n'est pas à observer comme un aspect secondaire du film, car au contraire, de ces relations fraternelles va découler toute l'histoire. Néanmoins et malheureusement, le côté humain et naturel, peu présent en général dans les thrillers, et qui devait se dégager, est quelque peu contrebalancé par un sur-jeu des acteurs.

Pierre Lesage et Maxime Grimbert

Lycée Saint-ExupéryEnvoyer un message au rédacteur

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