BLACK WIDOW
Une production moyenne pour caler
Alors en fuite, après les évènements de « Civil War », Natacha Romanov voit son passé la rattraper…
Ça y est, Natacha Roumanov, alias Black Widow, dernière Avengers originelle à ne pas avoir de film dédié à son personnage, voit enfin cet oubli corrigé. En effet, si pendant longtemps l’ancien grand ponte de Marvel ne voulait pas voir de long métrage Black Widow, le film de Cate Shortland ("Somersault"), longtemps réclamé par les fans, met en vedette Scarlett Johansson, faisant face à son passé et devant jouer avec son ancienne famille. Malheureusement, ce Stand Alone tout ce qu’il y a de plus classique arrive bien trop tard dans la grande fresque du Marvel Cinematic Universe, car au vu des évènements d’ "Avengers : Infinity War" et de "Avengers : End Game", il était évident que Black Widow aurait une place de préau elle, mais pire que cela, que son histoire n’apporterait pas grand-chose à la saga.
Reste à savoir s’il apporte quelque chose au personnage de Natacha Roumanov elle-même ou pas. Et malheureusement, s’il est sympathique de connaître un peu plus le passé de la veuve noire, rien dans ce film, qui se déroule après "Capitaine America : Civil War", donc à un moment où elle est déjà une « avenger » depuis longtemps, l’histoire qui nous est montrée n’apporte aucune nuance au personnage. Et on regrettera donc de ne pas plus voir comment était l’agent Romanov durant sa période soviétique à la manière d’une anti-héroïne et de devoir se contenter d’un discours qui lorgne vers le niais.
Il faudra donc se contenter d’une histoire assez classique de super héros structurée autour d’un macguffin régulièrement ponctué de séquences d’action. On retiendra cependant la thématique de la lutte contre l’hégémonie patriarcale qui relève un peu le film, comme on pouvait s’y attendre avec ce genre de production plutôt bien amenée et traitée.
Côté divertissement, le film fait le job de manière honorable, les séquences d’actions étant plutôt bien chorégraphiées, avec toute une symbolique du miroir, que ce soit pour l’antagoniste du film tout comme pour souligner la relation entre Black Widow et sa sœur, ceci malgré un montage par moment un peu charcuté et des séquences d’actions un poil courtes.
Les décors, qu’ils soient naturels ou recréés, sont tous très bien trouvés et intéressants, notamment celui de la prison et celui du climax, même s’ils ne sont pas toujours exploités à leur maximum (on pense par exemple à la ville de Budapest).
Enfin, les touches d’humour foisonnent comme à l’accoutumé chez Marvel, mais ne viennent jamais désamorcer une séquence dramatique et sont plutôt bien dosées, notamment à travers le personnage du Red Guardian, parfaitement interprété par David Harbor ("Stranger Things"), qui bien qu’il se limite à la pure fonction de Sidekick comique (ce qui pourra agacer certains) participe à la thématique du film. Globalement les acteurs sont eux tous très justes, même si le scénario ne leur permet jamais de vraiment être marquants.
Pour conclure, s’il n’est pas mauvais à proprement parler, "Black Widow" reste un film de super héros très classique et au final peu excitant. Un film qui sera donc très vite oublié, malgré des décors intéressants et des chorégraphies travaillées.
Ray LamajEnvoyer un message au rédacteur