BIENVENUE EN SUISSE
Caricature admirable
Dans « Bienvenue en Suisse », chacun en prend pour son grade. Les français salissent l'environnement, sont indisciplinés. Les suisses mangent à l'heure pile, sont radins et délateurs. La première partie du film de Léa Fazer s'applique avec précision, à aligner et confronter les tics nationaux de manière, certes cumulative (ce qui en agacera certains), mais des plus amusantes. La deuxième partie du film, est plus linéaire, menant chacun des personnages dans sa logique propre : la drague pour Vincent Pérez ( Aloïs ) la compromission intéressée pour Podalydès, et la rébellion pour Emmanuelle Devos.
Chacun y va de sa composition un rien excessive, qui fait tout le charme de cette œuvre hors normes. On remarquera la présence fraîche et agacée d'une Emmanuelle Devos lumineuse, qui tente d'affirmer la fierté du peuple français, obligé de randonner, de faire de la fondue, ou de boire le lait au pis de la vache. Le scénario, s'il aligne les lieux communs anecdotiques dans sa description des deux nations, évite cependant intelligemment certains clichés faciles sur l'argent, préférant à rester dans le saugrenu.
Les surprises sont donc nombreuses et parfois de taille, dans ce film des plus amusants, qui nous rappelle au passage que Vincent Pérez, appuyant son accent, est pourtant bel et bien suisse, et qui, malgré quelques transitions en images de synthèse un peu pénibles visuellement, mérite un détour empli de curiosité, par les Alpes.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur