BIENVENUE CHEZ LES CH’TIS
Un film qui sonne juste
Philippe Abrams est directeur de la poste de Salon-de-Provence. Il est marié à Julie, dont le caractère dépressif lui rend la vie impossible. Pour lui faire plaisir, Philippe fraude afin d’obtenir une mutation sur la Côte d’Azur. Mais il est démasqué : il sera muté à Bergues, petite ville du Nord…
Ce deuxième film de Dany Boon, après « La maison du bonheur », est plus personnel car il parle de ses racines, de sa région et surtout de tous les préjugés qui concernent la population Ch’ti. Et le principal argument du film est de casser tous ces préjugés : non il ne fait pas si froid dans le Nord, non les ch’tis ne sont pas rustres, non leur accent à couper au couteau ne cache pas des êtres simplets. Et sans être simplets le moins du monde, les personnages sont simples et attachants. L’une des qualités du film est d’ailleurs que Dany Boon n’efface pas les seconds rôles au profit des deux acteurs principaux. Qu’il s’agisse des employés de la poste, des habitants de Bergues ou d’apparitions connues (Michel Galabru, Line Renaud, Patrick Bosso, Stéphane Freiss), tous ces personnages apportent leur touche personnelle et donnent au film une sincérité bienvenue.
Dany Boon, comme son compère Kad Merad, est avant tout humoriste et ses personnages ch’tis ont d’abord été l’objet de sketchs avant d’être transposés au cinéma. Ainsi, on pouvait craindre que le film ne soit qu’une succession de gags sans lien ou une sorte de one man show filmé. Mais Dany Boon n’est pas tombé dans ce piège. On lui pardonnera quelques répliques téléphonées et des situations parfois un peu trop rocambolesques, notamment dans les premières minutes du film. S’il ne fait pas fausse route, c’est parce que le regard qu’il porte sur les ch’tis - et donc sur lui-même – est d’abord un regard de tendresse avant d’être un regard purement comique. En fait, le spectateur peut avoir la même attitude que le personnage qu’incarne Kad Merad : éprouver une réticence à payer un ticket pour un film qui parle des ch’tis, puis se laisser entraîner par une histoire qui côtoie humour et émotion, enfin ne plus vouloir quitter tous ces personnages si attachants…
A vous qui trouveriez la « machine Astérix » trop indigeste, à vous qui auriez soif d’un peu de simplicité, de légèreté et d’humanité, les ch’tis vous attendent en salle les bras ouverts.
Rémi GeoffroyEnvoyer un message au rédacteur