Festival Que du feu 2024 encart

BIENVENUE A ZOMBIELAND

Un film de Ruben Fleischer

Sur la route

Columbus a l'habitude de fuir tout ce qui lui fait peur. Tallahassee n'a aucune crainte. S'il en avait, il leur botterait le derrière. Dans un monde envahi par les morts vivants, ces deux-là sont des survivants chevronnés. Mais maintenant, ils sont sur le point de faire face à la situation la plus terrifiante qui soit : faire équipe ensemble...

S’il a été vendu comme une comédie gore, ce qu’il est aussi, bien évidemment, "Bienvenue à Zombieland" préfère pratiquer le mélange des genres, dépassant bien souvent son statut de film de zombies pour aborder les rives plus ludiques et originales, du film pour ado post-John Hughes, du road-movie initiatique et du buddy-movie à la "48 heures". Exercice périlleux s’il en est, le melting pot de genres ne sert ici qu’à lier entre eux les destins contrariés de quatre protagonistes décris avec excellence.

Car la plus grande force de ce premier long-métrage est de ne jamais laisser le délire ambiant (et ça secoue sévère !) parasiter les performances formidables d’une poignée d’acteurs (de Jesse Eisenberg à Woody Harrelson, en passant par la mignonne Emma Stone et la nouvelle venue Abigail Breslin, ils sont tous parfaits) croquant avec justesse et humour les restes forcément stéréotypés d’une humanité ayant sombré dans le cauchemar. Des amitiés improbables se forment, des amours naissent, des familles se créent, alors que les morts-vivants furieux se déchaînent alentour (dont la belle Amber ‘Mandy Lane’ Head !).

Des personnages touchants, donc, plongés au cœur d’un apocalypse cannibale, dans une ambiance de fête foraine sanguinolente. Car à la différence d’un "Shaun of the Dead" auquel on pense forcément, "Bienvenue à Zombieland" préfère laisser de côté la finesse d’esprit pour foncer dans le tas avec une jubilation bienvenue, enchaînant les idées de mise en scène fun relayant les délires d’un scénario astucieux (les règles de survie) et profondément cinéphile (Bill Murray !). Généreux dans le gore, émouvant dans sa narration, fou dans son traitement (à ce titre, le générique est un petit chef-d’œuvre), "Bienvenue à Zombieland" est un spectacle décomplexé et bien plus intelligent qu’il n’y paraît. Du tout bon, comme on dit.

Frederic WullschlegerEnvoyer un message au rédacteur

Laisser un commentaire