BÊTES BLONDES
Volontairement foutraque... pour un résultat bien peu drôle
Un homme se réveille assis dans un champs, et se fait inviter par un groupe voisin en pique nique, qui avait profité de son sommeil pour lui emprunter un tire bouchon. Ne se souvenant de rien, il leur dérobe tout le saumon mariné et s’enfuit en courant dans la forêt. Là, il croisera le chemin d’une chasseuse, puis d’un jeune homo habillé en militaire…
Le moins que l'on puisse dire est que "Bêtes blondes", découvert à la Semaine de la critique du Festival de Venise 2018, ne laissera pas indifférents les quelques spectateurs qui s'aventureront lors d'une des projections à sa sortie. Les personnages sont certes tous bien typés (le héros lunaire ancienne star de Sitcom, le jeune homo amoureux en imper improbable, le président du fan-club...), et les situations des plus barrées (scènes de Sitcom, vidéo clip scatophile, hallucination avec les trois chats...) on se perd très vite dans cette histoire de culpabilité sans queue ni tête.
Le tout aurait peut-être pu rester digeste, si chaque nouvelle scène (ou possible nouveau rêve, le personnage ne cessant de se réveiller) n'était pas l'occasion d'en rajouter une couche en terme d’incongruité. Mais l'humour reste bien froid ou anecdotique, et seuls quelques détails amuseront (l’apparition de jus de fruit lorsqu’on évoque l’absence de métabolisation de vitamines, le bar avec crachoir, la séance d'hypnose...) alors que le surjeu de la plupart des interprètes agacera rapidement, particulièrement celui de Thomas Scimeca ("Inupiluk", "Le Voyage au Groenland", plus inspiré dans "Larguées" ou "L'Heure de la sortie"). Une fuite en avant (ou un retour en arrière) tentant de mélanger les genres (comédie, fantastique, policier…), mais finalement plutôt triste à contempler.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur