LES BERKMAN SE SÉPARENT
Petites chamailleries et susceptibilités de couples
Dans New York, un père et une mère, tous deux écrivains et adaptent des conseils de famille, se voient un jour contraint d’annoncer à leurs enfants qu’ils vont bientôt divorcer…
« The squid and the whale » ne verse jamais dans le mélo, ni dans les excès de voix ou de tension. Abordant avec aplomb le thème difficile de la séparation, il démonte les mécanismes de rivalités et de jalousie professionnelle au sein du couple, ainsi que les prises de parties des enfants lors du divorce, influencés par l'un des deux parents. Ainsi, l'adolescent, admiratif de son paternel, pourtant créativement stérile, prend sa défense de manière inconditionnelle, se contentant de répéter les affirmations subjectives de celui-ci. Et ce n'est qu'au contact d'une jeune fille cultivée qu'il se rendra compte de ses erreurs. Le plus petit, lui, ne se rend pas vraiment compte de ce qui se passe.
Entre ces quatre personnages qui se connaissent finalement si mal, le spectateur se retrouve en position d'arbitre. Et comme les satellites de cette famille (le prof de tennis, la petite amie…), il ne souhaite pas trancher. De là naît un certain malaise, contrebalancé par une écriture de dialogues où pointe un humour discret. Malgré tous leurs déchirements silencieux, on a presque envie de faire partie de cette famille, d'avoir Laura Linney comme mère adultère et généreuse, et Jeff Daniels comme père bourru, frustré et sûr de lui.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur