LA BELLE VIE
Un père pas assez ambigu
Présenté aux Journées des auteurs (Venice Days) du festival de Venise 2013, "La Belle vie", premier film de Jean Denizot, est reparti du Lido avec le prix de la Label Europa Cinema Europa. Road movie relatant la fuite d'un père, que l'on comprend vite comme étant accusé d'avoir enlevé ses deux fils, le récit passe rapidement d'un trio de personnages à un duo, le grand frère quittant le navire. Jeu de cache-cache, fuite face aux autorités, leur trip en direction des Pyrénées se verra confronté à des sacrifices nécessaires (la scène de refuge dans la rivière), à l'utopie d'une vie alternative en permanence sur la brèche (le ragoût de hérisson, les petits revenus tirés du marché...).
Si le père apparaît un premier temps comme sympathique, c'est progressivement le portrait d'une mère que les enfants ne connaissent pas, qui s'esquisse en filigrane, passant de persécutrice invisible à curiosité potentiellement recherchée. Et avec lui, la rébellion possible du second fils, et surtout la question, l'adolescence venue, du choix de vie et des relations entretenues avec ses proches. L'apparition dans le paysage, d'une jeune fille, pourrait donc bien changer la donne. Avec l’omniprésence de la nature, et l’utilisation d'une musique qu'on peut qualifier de country, Jean Denizot décrit comme un monde parallèle, pointant au fil du film la contradiction entre la liberté qu'inspire le mode de vie et les espaces traversée et l'enfermement ressenti par le fils. Un contraste intéressant qui n'empêche pas le film de souffrir d'un certain manque de rythme.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur