BELLE ET SÉBASTIEN

Choisissant de faire revivre sur grand écran le roman de Cécile Aubry, qu'elle adapta elle-même sous forme de série télé diffusée dès le milieu des années 60, en 13 épisodes de 26 minutes chacun, et qui fit l'objet de deux suites ("Sébastien parmi les hommes" et "Sébastien et la Mary-Morgane"), Nicolas Vanier en transpose l'intrigue durant la seconde guerre mondiale, sous l'occupation. Ce parti-pris semble plutôt payant au niveau de l'intrigue, remplaçant des enjeux de contrebande d'une vallée à l'autre, par des enjeux de survie beaucoup plus fondamentaux, avec le passage de juifs en zone libre.

Cette option permet de dater clairement le récit et d'éviter une comparaison trop directe avec la série, tout en créant une cohérence d'ensemble au niveau du métrage, qu'elle soit esthétique ou humaine. Malheureusement, si sans être totalement contemplatif, le film nous donnant à voir les paysages sublimes du Vercors, l'impression de faiblesse générale de l’interprétation fait pâtir le rythme de l'intrigue, défaut imputable à un découpage fastidieux et à des dialogues manquant singulièrement de relief et réduits au minimum. Si le message écolo apparaît quant à lui un peu simpliste, l'apparente virginité des lieux et l'intemporel fantasme de l’amitié entre l'homme et la bête, feront que le film devrait trouver son public en ces périodes de fêtes.