BEAUTY WATER
Le prix de la beauté éternelle
Alors qu’elle est dans la loge d’une émission de télé achat, Yaoji se fait traiter avec mépris par la star qu’elle doit maquiller, ceci du fait de son poids et sa laideur. Celle-ci exige qu’elle porte un masque, et agacée par le compliment qu’un jeune premier lui fait sur ses yeux, à la couleur unique, la chasse des lieux. Rentrée chez elle, Yaoji découvre sur internet une photo d’elle, mangeant, qualifiée comme une des pires images. C’est alors qu’apparaît une publicité pour un produit miracle, « Beauty Water »…
"Beauty Water", présent en compétition au dernier Festival d’Annecy, s’intéresse au changement de statut social qu’apporte la beauté physique. Suivant une femme grosse, dont le physique devient attrayant grâce à un mystérieux produit beauté, le scénario met en effet en permanence en évidence les changement de comportement des autres, mais aussi du personnage principal lui même. Quand ceux qui la méprisaient sont beaucoup plus attentifs et que les regards d’étrangers se font insistants, son attitude à elle évolue aussi, entre caprices, colères, peur du rejet, dépendance a la célébrité et addiction au produit miracle.
Mais ce qui fait la force de "Beauty Water", c’est de mêler à la fois les mystères d’un film fantastique, autour des conséquences d’une surconsommation de la fameuse « eau » qui rend belle, les tensions d’un film d’horreur, entre effets sur le corps, crises d’hystérie de Yaoji et utilisation de cauchemars récurrents (le passé de ballerine du personnage, les visions d’elle même aux yeux rouges...), et thriller, le scénario réservant un twist final particulièrement perturbant. Avec des effets réussis, comme le couloir qui s’étire lors d’une tentative de fuite, et quelques personnages bien plus complexes qu’il n’y parait, Cho Kyung-hun délivre un film de genre à la fois palpitant et flippant, à la magnifique bande originale.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur