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BEAR CITY

Un film de Douglas Langway

Lieux communs

Un jeune homme plutôt imberbe décide de s'aventurer dans le milieu bear de New York. Alors qu'il est sur le point de s'acoquiner avec un beau barbu, le cadreur d'un casting qu'il vient juste de passer l'invite à faire la connaissance de ses amis. Il rencontre alors un couple en crise, le petit ami du cadreur, et devient serveur dans un bar...

Une chose est sûre, « Bear city » aligne les clichés, et ce de manière assez effrayante. Il tente tout d'abord, avec l'initiation d'un jeune homme, lassé de sa folasse de colocataire, de tracer une ligne entre différentes communautés gays, vantant les charmes et la prétendue tolérance de celle constituée d'hommes poilus ou barbus, soit les « Bears » (ours en français). D'où le titre, qui voudrait faire croire que le milieu gay new-yorkais est amplement dominé par la catégorie en question. D'où également les stéréotypes qui hantent le film: le petit minet latino, le gros gentil qui voudrait se faire poser un anneau gastrique pour maigrir et enfin retrouver un travail, le couple en crise qui envisage des aventures à trois, histoire de faire renaître la passion ou de se donner un peu de liberté, le bellâtre quarantenaire devenu dragueur invétéré et donc incapable de se caser.

Si ces figures existent, on se demande tout de même où est passé le directeur de casting, qui a permis notamment au latino (James Martinez) et à son compagnon enrobé (Gregory Gunter) d'exercer ici leurs piètres qualités d'interprètes. Les scènes entre eux demeurent d'un schématique et d'un pathétique absolu, charriant de plus un message douteux sur la nécessité d'un choix entre amour et santé (car le sur-poids ne serait pas forcément un vrai problème si l'on vous aime... de quoi rester perplexe). Les autres nous offrent heureusement des prestations correctes, versant dans le trouble d'un amour naissant ou délivrant quelques dialogues assez réalistes sur les arrangements du couple avec le cul, dont souvent l'un des deux ne saurait vouloir si ce n'est pour faire plaisir à l'autre. Restent quelques scènes de pure comédie, dont celle du trio sous la douche avec l'agressif « oncle Mel », mais qui ne réussissent pas à vraiment sortir le film de la caricature la plus basique.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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