BARRY SEAL: AMERICAN TRAFFIC
Un biopic déjanté qui fait rimer coolitude et désinvolture
Barry, un pilote de la compagnie TWA, se voit approcher par la CIA pour mener à bien une mission très particulière. Après quelques légères hésitations, l’homme accepte de devenir un agent gouvernemental. Mais c’était avant sa rencontre avec la bande de Pablo Escobar…
Après l’excellent "Edge of Tomorrow", Doug Liman et Tom Cruise se retrouvent une nouvelle fois pour dynamiter les codes d’un genre et s’amuser avec la réputation du comédien. Dès les premières minutes, les couleurs kitsch, le grain de l’image, les plans rapprochés et la bande sonore sentent bons les années 80 et nous préparent au trip barré dans lequel nous allons être plongés. Dans cette atmosphère joyeusement rétro, on découvre alors le personnage déluré de Barry Seal, un pilote d’avion réquisitionné par la CIA pour prendre des photos des révolutionnaires en Amérique centrale, avant d’être vite embauché par le clan de Pablo Escobar pour transporter des montagnes de cocaïne. C’est ainsi qu’un père de famille et mari aimant s’est retrouvé à participer à l’une des missions les plus discutées de l’agence fédérale, tout en devenant l’une des pièces maîtresses des débuts du cartel de Medellín.
Avec un pitch comme celui-ci, "Barry Seal: American Traffic" ne pouvait être qu’un pur divertissement, au rythme soutenu et aux multiples rebondissements. Sauf qu’au lieu de vouloir en faire un énième film d’action, Doug Liman a eu la bonne idée de transformer ce matériau originel en une véritable comédie, où l’excentricité des protagonistes sert à merveille le rocambolesque des situations. Et dans ce jeu du chat et de la souris totalement improbable, Tom Cruise fait des étincelles, prouvant une nouvelle fois qu’il excelle plus que jamais lorsqu’il s’agit d’avancer dans le registre de l’autodérision. Si certaines séquences ont tendance à se répéter, et si tous les seconds rôles ne bénéficient pas d’un traitement suffisant, le métrage demeure une bonne surprise, efficace et jouissive, qui n’en oublie pas de dresser le portrait peu élogieux des dirigeants américains de l’époque. Lorsqu’on apprend tout en rigolant, que demander de plus ?
Christophe BrangéEnvoyer un message au rédacteur