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BALLERINA

Un film de Eric Summer, Eric Warin

Une demi-réussite

Félicie a une douzaine d'années. S'échappant de son orphelinat, avec l'aide de son ami Viktor, elle se retrouve perdue dans Paris, mais tombe sur un bâtiment familier : l'opéra. Réussissant à s'y introduire, elle fait alors la connaissance d'une ancienne danseuse qui, blessée, est devenue femme de ménage. Recueillie par celle-ci, qui travaille au service d'une bourgeoise aigrie, elle est méprisée par sa prétentieuse de fille, elle décide de prendre la place de cette dernière lorsqu'arrive sa lettre d'acceptation comme ballerine. Mais elle va devoir redoubler d'efforts pour parvenir à son rêve...

Produit par Gaumont, "Ballerina" est le gros film d'animation français de cette fin d'année 2016. Et tous les ingrédients sont réunis pour disposer d'un vrai succès face au rouleau compresseur Disney "Vaiana", au canadien "La bataille géante de boules de neiges" ou à l'alternative arty "La jeune fille sans mains", une passion qui fait rêver les petites filles (la danse), un scénario plein de bonnes intentions qui loue la persévérance et le respect, une histoire de rivaux en amours (le meilleur ami face au danseur blond slave surdoué un rien hautain), de l'injustice à en revendre et une animation en images de synthèse dynamique à défaut d'être d'une fluidité remarquable.

Car il faut bien avouer que si le scénario cherche la simplification en nous faisant presque croire qu'on peut devenir danseuse en moins d'une semaine (la jeune fille se retrouve dans un cours où fille est éliminée par jour, et elles sont à peine 6 ou 7), c'est au niveau du détail des personnages que se situe la principale faiblesse de ce film d'animation. Traits de visage schématiques, articulations peu fluides dans leurs mouvements sont au rendez-vous, alors que nombre de plans osés se succèdent, nous plongeant efficacement au cœur de l'action ou de la danse elle-même. Mais de très bonnes idées rattrapent ces petits défauts, comme le passage où le garçon raconte sa première journée parisienne, ses mensonges successifs étant illustrés en contrepoint avec des scènes animées façon Bullet Time (sorte d'arrêt sur image permettant d'observer une action de différents points de vue en tournant autour des personnage comme « figés au vol », popularisé par "Matrix").

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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