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LE BAL DES ACTRICES

 

POUR : Le mal des actrices dans une bonne dose d’autodérision

Une réalisatrice projette de faire un documentaire sur la vie des actrices en les suivant dans leur vie de tous les jours. Au fil du reportage, elle se révèleront tour à tour capricieuses, narcissiques, déprimées, naïves et toutes se dévoileront devant la caméra de Maïwen…

Pour son deuxième film, Maïwen réussit de nouveau à estomper la frontière entre fiction et réalité. Cette fois, au lieu de partir sur des faits biographiques s’étant réellement passés, elle nous offre plutôt une fiction maquillée en un documentaire authentique. C’est d’ailleurs tout de suite ce qui frappe. Même si l’on sait pertinemment que ce faux making of est entièrement imaginé de la première à la dernière seconde, on se sent tout de même dérouté pendant la vision de ce film.

L’interprétation, très réussie, contribue efficacement à cette étonnante immersion. Ce n’est pourtant pas l’unique facteur. Si l’on se surprend à se questionner sur la véracité des séquences, c’est aussi grâce aux situations dans lesquelles se retrouvent les actrices. Elles ont toutes une certaine cohérence avec ce que l’on pourrait imaginer d’elles hors caméra. On retrouve Karole Rocher en débutante caractérielle tentant désespérément d’exercer son métier, Muriel Robin s’étant enfermée dans son image d’humoriste, une Romane Bohringer « has-been » ou encore une Karine Viard hors des réalités rêvant d’une carrière à Hollywood. Ce faux documentaire serait même encore plus crédible si, entre chaque petite histoire, ne venaient se greffer de courtes séquences de comédies musicales mettant en chanson les tourments de l’actrice. Bien qu’elles soient suffisamment courtes et réussies pour éviter l’overdose, elles viennent en quelque sorte retracer cette limite docu/fiction que les scènes précédentes avaient habilement estompée.

En 1h45, les séquences s’enchaînent sans s’attarder sur une bonne quinzaine de comédiennes. Le rythme est très juste et aucune impression de traitement succinct ne se fait ressentir. Toutes traversent des passages de doutes et de remises en questions qui finissent par souvent révéler un mal-être plus profond. Le film s’attache bien souvent à montrer que la carrière d’une actrice est en grande partie fondée sur le paraître. On découvre alors ces comédiennes hors des projecteurs sous un jour moins édulcoré, et même parfois frôlant le ridicule. Le film est d’ailleurs baigné d’autodérision tout du long, tant par rapport aux actrices qu’à la réalisatrice et au film en lui-même. Ce parti pris provoque beaucoup d’éclats de rire (dont l’étonnant Joey Starr y est pour beaucoup) et l’on sort finalement du cinéma avec le sourire et le sentiment d’avoir vu un spectacle divertissant et rafraîchissant.

Alexandre RomanazziEnvoyer un message au rédacteur

Maïwenn, pour son second film, nous dresse une série de portraits d’actrices sans complaisance où l’apparence est de guise. L’image de soi en prend pour son grade sous les deux aspects, positifs comme négatifs. Chacun veut paraître au mieux et suivre ses objectifs prédéfinis ou s’invente une nouvelle histoire pour ne pas sombrer. Avec une pléiade d’actrices aussi diverses et variées, tel un casting rêvé, elle jongle avec humour, tristesse et émotion. A se demander lequel de ces rôles est de composition ?

Chacun de ses personnages se jette dans le vide, avec notamment un Joey Star en père de famille qui étonne. On notera aussi la présence de nombreuses scènes façon comédie musicale à la sauce de la nouvelle scène française (Anaïs, Benjamin Biolay..) plus ou moins réussies. Le film reste sympathique et permet de jubiler de ces auto-dérisions et caricatures d’actrices. Mais malgré de bonnes idées, le film ne va pas assez loin dans le coeur du propos. Il fait preuve de trop de fractionnement du à son casting imposant. Au final, le récit laisse sur la faim, malgré une affiche quelque peu aguicheuse. Va-t-on voir des actrices mises à nu ? Là est la question ! Aurez vous la réponse ? A vous de voir !

David BrejonEnvoyer un message au rédacteur

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