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BAD BOYS RIDE OR DIE

« Mais putain quel beau poisson ! »

Les deux flics les plus turbulents de Miami sont de retour et cette fois les choses ont une saveur différente. Mike se marie, Marcus manque de passer l’arme à gauche et pour couronner le tout le regretté capitaine Conrad Howard voit son nom sali lorsqu’une affaire de corruption éclate au sein de la police. Mais Mike et Marcus flairent l’anguille sous roche et décident de mener l’enquête à leur manière…

Ah les années 1990. Les Minikeum passaient à la télévision, "Jurassic Park" de tonton Spielberg était en train de nous faire croire à la résurrection d’une espèce disparue, les Nokias 3310 et autres minitels trouvaient une place dans nos foyers. C’est également une décennie qui aura vu naître bon nombres de films d’action (on pense à "60 secondes chronos", à "L’Arme Fatale", à "The Rock") sous la houlette du producteur Jerry Bruckheimer qui s’est spécialisé dans le domaine du grand spectacle (on lui devra également la saga "Pirates des Caraïbes" sur la décennie à venir). Rappelons surtout, et c’est la franchise qui nous intéresse aujourd’hui, que c’est en 1995 que le producteur légendaire va investir sur une star montante (en l'occurrence Will Smith qui après le biopic "Ali" n’a plus rien à prouver à personne) ainsi qu’un petit nouveau du monde de la pub et du clip, un certain Michael Bay. La suite de l’histoire vous la connaissez : méga succès et imaginaire collectif imprégné, la saga "Bad Boys" était lancée et la stature de star de Will Smith, indiscutable.

Depuis notre cher artificier qu’est Michael Bay (le roi de la pyrotechnie c’est lui) s’est en allé sur la saga "Transformers" puis chez Netflix. On oubliera volontiers le 3ème épisode de cette franchise "Bad Boys For Life", déjà réalisé par le duo à l'œuvre sur ce quatrième opus. On allait crier « rendez nous Bay ! », mais lorsque le film commence les vannes fusent déjà, le mauvais goût fait évidemment partie de la fête et nos deux compères (génial talent comique de Martin Lawrence) se retrouvent comme si c’était hier, et nous avec. Bien entendu l’intrigue sert seulement de prétexte au duo de stars pour se lancer le plus de punchlines et déverser le plus de chargeurs possibles sur des ennemis interchangeables. Oui le script est LA faiblesse du film ainsi que quelques égarements techniques. Mais on retrouve ici et là la générosité des films de Bay, avec cette volonté de mouvements avec ces caméras qui virevoltent ainsi que quelques effusions de sang plutôt bienvenues (qui a dit « tout public » ?).

Certes le duo des réalisateurs singe plus la recette du maître sans y arriver totalement (on est bien loin du chef d’œuvre pyrotechnique "Bad Boys 2") mais la bonne volonté l’emporte, surtout dans un climax qui fourmille d’idées ici et là, et où on aurait jamais cru voir un de nos deux Bad boys faire du mano à mano avec un croco. Oublions les arcs narratifs autour du fils de Will Smith, ralentissant le rythme au possible. Mention spéciale à Reggie, personnage des films de Bay, qui ici suit une évolution tour à tour véritablement drôle et servie par une scène d’action superbement chorégraphiée. Bref, on vous conseille d’aller en salle voir ce bon défouloir qui a l’air d’être resté coincé dans les années 1990. Ce qui fait son charme bien entendu, mais c’est surtout un retour en adolescence que le film propose. Préparez le pack de 12, invitez vos meilleurs copains et le tour est joué.

Germain BrévotEnvoyer un message au rédacteur

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