AWAY WE GO

Les histoires de couples fusionnels et inconditionnels fascinent Sam Mendes. Il nous l'a prouvé en début d'année avec son superbe « Les noces rebelles » (« Revolutionnary road »), et continue sur sa lancée avec « Away we go ». Ici, il nous présente un couple de trentenaires, quelque peu adolescents, bien qu'assez indépendants, qui s'apprête à avoir un enfant. Déstabilisé par le départ des parents de Burt, qui habitait à côté de chez eux, le couple se met en quête de son Eden, l'endroit idéal où tous deux fonderont leur famille, et là va commencer un road trip à travers une Amérique aussi dysfonctionnelle qu'attachante.

Sur leur route, ils croiseront des couples aigris par des années de mariage, des hippies libertaires refusant tout progrès (donnant lieu à une scène formidable impliquant une poussette), le tout allant graduellement vers le couple modèle et heureux qui a su affronter les épreuves de la vie en restant soudé. Et c'est avec une grande habileté que Mendes nous fait voyager avec eux entre émotion, fou rire et doute.

Sorte de voyage initiatique, l'intérêt de celui-ci réside fondamentalement dans la manière dont Burt et Verona ressentent chaque étape, et le fait que chaque halte les rend plus forts en tant que future famille, même si à première vue il n'y avait pas grand à parier sur ces deux naïfs optimistes. Chaque étape les rend de plus en plus touchants, chaque halte de leur trajet démontre leurs forces et faiblesses, mais surtout l'amour qui les lie, qui est indestructible. Sam Mendes, auteur de « American beauty », a, encore une fois, réussi à nous émouvoir avec l'histoire d'un couple, dans lequel on peut se demander quelle est la part autobiographique qui le compose...