L'AUBERGE ROUGE
Crispant
Quand Gérard Krawczyk, réalisateur des Taxi 2 à 4 s'attaque au remake du film avec Fernandel daté de 1951, lui même inspiré d'un fait divers, cela donne un film au rythme épuisant, qui à force de ne savoir souffler, aligne les répliques sensées faire mouche, sans grande réussite. Pourtant le sujet et le casting étaient en or, et l'on se délectait par avance à l'idée de ce que le couple Clavier Balasko allaient pouvoir apporter d'ignoble à ce duo d'aubergistes tordus et assassins. On est donc forcément déçus devant la farce qu'on nous sert, dont seuls les décors et les ambiances pluvieuses semblent un rien empoisonnées.
Du coup, face à la série de portraits épouvantables de bourgeois pédants et de commerçants efféminés, à qui on a rapidement envie de souhaiter la mort, on n'en veut finalement pas beaucoup aux propriétaires des lieux et à leur idiot de fils muet, à la massue facile. Le suspense s'efface ainsi totalement devant une volonté forcenée de comédie. Et l'on a une nouvelle fois droit, sous prétexte de dialogue entre jeune homme muet et parents irresponsables, aux grimaces sans forme d'un Christian Clavier bien peu inspiré, vite rejoint par une Josiane Balasko qui tente de rester digne.
Et que dire du rôle de gentil curé tenu par Gérard Jugnot, complètement transparent, en chaperon malgré lui d'un Jean Baptiste Maunier plutôt convaincant en jeune premier. On s'amuse d'ailleurs lorsque Jugnot lui intime d'arrêter de chanter, alors que dans « Les choristes » il le dirigeait lui-même. Un clin d'oeil bienvenu, malheureusement resté seul, et situé en début de film.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur