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AU SUD DES NUAGES

Road movie ferré, au rythme suisse

Cinq vieux montagnards suisses organisent leur voyage annuel entre hommes. Cette année ce sera la chine, par le train, depuis Berlin. Mais, quelques jours avant le départ, l’un d’eux a un empêchement, et malgré la décision d’abattage de l’ensemble du troupeau d’Adrien, celui-ci décide de maintenir la virée. Ses amis remplacent alors le défaillant par un neveu genevois légèrement envahissant (François Morel)…

Etrange film que Au sud des nuages, sorte d’initiation à la vie, et au contact avec les autres pour un homme de 70 ans, à l’esprit curieux, mais peu enclin à laisser entrevoir sa personnalité réelle. Autour de cet Adrien, mystérieux et renfermé sur lui même, gravitent une bande d’amis qui ne souhaite finalement que voir du pays sans changer de cadre de vie et de niveau de confort. La partie de carte initiale, à bord du train, avec les hommes faisant preuve d’un mépris total pour le paysage quelconque de l’Ukraine, en dit long. C’est ce symptôme du tourisme moderne qu’épingle en premier lieu l’auteur.

Ceci avant de s’attaquer aux personnages eux mêmes, et à leurs solitudes, qu’il décrit dans le détail, en forçant les moins aventureux à rentrer au bercail. Même si le dénouement de leurs histoires respectives, notamment celle du personnage pataud interprété par François Morel (le neveux indésirable), laissent assez dubitatif, c’est à un beau voyage humain que l’auteur nous convie. Un moment de liberté retrouvée, loin de racines envahissantes, qu’il est bon de partager aussi, entre amis.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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