ATLANTIS
Ne vous fiez pas au titre
La vie d’un soldat s’apprêtant à trouver l’amour, dans une Ukraine désolée, entre la guerre et les crises…
"Atlantis" est un film difficile à apprécier. Froid, glacial, presque muet, il renferme une colère sourde, une vision très noire, mais ne nous donne pas les moyens d’en juger la pertinence. À peu près dénué d’intrigue, il constitue une interminable déambulation dans les paysages désertiques d’une Ukraine post-apocalyptique. Un film tellement lancinant et morne qu’il ferait passer Andrei Tarkovski pour un réalisateur de films de blockbusters marvelliens ! C’est d’autant plus regrettable qu’il suffit de se renseigner sur le projet pour se rendre compte que le cinéaste portait une vision et des idées qui auraient pu être intéressantes, si elles avaient fait l’objet d’un scénario consistant.
On se demande finalement pourquoi il a choisi de réaliser un long-métrage alors qu’un livre, un tableau ou une série de photographies auraient probablement d’avantage été adaptés à son état d’esprit. Quelques images fortes (comme celles de l’usine ou les visions thermiques) révèlent cependant une certaine capacité à proposer des symboles visuels efficaces. Mais elles ne se suffisent pas à elle-même dans le cadre d’un film. Mieux vaut dans ce cas-là faire un reportage photographique.
Filmer un tel pays en cherchant à rendre compte d’une certaine désolation, ne pouvait certes que conduire à une œuvre relativement austère. Pour autant il aurait été préférable de lui octroyer un minimum de matière narrative et de tension dramatique pour que le discours sous-jacent puisse atteindre le public. Une œuvre ne peut pas se révéler uniquement par ses intentions déclarées et au travers de son dossier de presse.
David ChappatEnvoyer un message au rédacteur