LES ASSOCIÉS
Une réussite, toute en finesse
Roy (Cage) et Frank (Rockwell) sont des arnaqueurs professionnels, que ce soit par téléphone ou à domicile. Faisant croire à des concours gagnés, à des ventes avantageuses, ils se débrouillent pour obtenir des procurations sur les comptes de personnes âgées en se faisant passer pour des enquêteurs du fisc. Roy, qui souffre de tics obsessionnels compulsifs, découvre un jour qu’il a une fille, et va l’entraîner malgré lui dans ses affaires les plus louches…
Ridley Scott signe ici un formidable film d'escroquerie, où le spectateur n'est pas le seul dindon de la farce. Sans dévoiler les secrets de l'intrigue, le déroulement des arnaques quotidiennes donne quelques accélérations à un récit plutôt centré sur le personnage de Nicolas Cage, et à sa découverte de la paternité, mais aussi de la réelle nature de ses tics et de son agoraphobie. L'acteur donne d'ailleurs corps de manière impressionnante, à cet homme qui doit refermer chaque porte trois fois, ou enlever le moindre fil qui dépasse de sa moquette.
Si les quelques scènes de crises compulsives (le grand ménage…) sont traitées avec décalage et donc avec une approche humoristique, Ridley Scott choisi cependant de traiter l'agoraphobie au travers de principes visuels simples, caméra tanguante et lumière saturée dans les tons clairs. La jeune Alison Lohman (24 ans) est une véritable découverte, en gamine de 14 ans, sportive et garçonne, dont l'excitation pour les choses de l'arnaque est presque contagieuse. Un rôle sensible et remarquable, dans un film piège, à voir et surtout à revoir.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur