L'ARC
Un conte, tout simplement magnifique de simplicité
L’Arc, nouveau film du réalisateur du contemplatif « Printemps été automne hiver et printemps » est un film magique et envoûtant, où les dialogues se font tout aussi rares, mais où l’émotion affleure en permanence. D’une histoire d’amour simple, évoquant les obstacles de la différence d’âge, Kim Ki Duk fait un conte où les rites sexuels passent par un arc, objet de danger (blessure) et de plaisir (musical). Le réalisateur évoque ainsi les liens secrets qui unissent deux êtres et les mystères de leur relation, qui passe ici par une épreuve de tir, aussi angoissante qu’improbable, où la confiance est reine.
Son propos est servi par des images d’une limpidité subjuguante, et par une musique sublime et lancinante, qu’on a malheureusement peine à croire sortie de l’instrument en question. Le bateau semble bien léger sur cet océan d’un bleu presque irréel, et constitue le lieu unique de l’action, sans pour autant lasser. Et les prouesses symboliques de la fin, si elles donnent dans l’excès, n’en font que mieux ressortir l’enjeu vital qui se cache parfois derrière des semblants d’indifférence. Quand la jalousie rend prêt à tout, elle ne dépasse pas forcément la raison. Une démonstration esthétique à ne rater sous aucun prétexte.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur