ARARAT
Le nécessaire effort de mémoire
La construction des films d'Egoyan est toujours complexe. Elle a souvent tout d'un puzzle cérébral où chaque parcours parallèle s'imbrique dans l'autre pour mieux mener à un trouble ou à émotion vivace. Mais ce qui fonctionnait à merveille dans le sulfureux 'Exotica' ou dans le puissant 'De beaux lendemains', ne trouve ici qu'un faible échos.
Les destins de l'experte en tableaux, qui refuse de voir les causes de la mort de son mari, celui de son fils qui recherche ses racines, celui du douanier, qui ne s'entend pas avec son fils homosexuel, et ceux des différents protagonistes du film dans le film, s'ils rentrent en résonance, ne provoquent que peu d'émotion. Le sujet prêtait pourtant à la larme dégoulinante, et Egoyan, ayant heureusement ( ?) évité la reconstitution historique, nous livre en définitive uniquement une brillante réflexion sur l'oubli et la nécessité de se souvenir.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur