AQUASLASH
Un slasher sympathique au dénouement tarabiscoté
En 1984, des meurtres étranges ont eu lieu dans un parc aquatique de Wet Valley. En 2018, de jeunes diplômés du lycée de Valley Hills se préparent pour un séjour dans les lieux. Ils sont accueillis par l’équipe qui gère les lieux, avec l’idée de s’éclater, et sans savoir que le père de l’un d’eux manigance pour racheter les lieux…
Le moins que l’on puisse dire c’est que "Aquaslash", l'un des trois films de la Nuit décalée 2020 du Festival de Gérardmer, mange un peu à tous les râteliers. Non qu’il n’use pas d’un lieu original pour un slasher movie (un parc aquatique, type Aqualand...), mais que ses inspirations sont sans doute un peu trop nombreuses ("Vendredi 13", certains Carpenter...), pour donner au final un récit qui tient réellement la route. En effet, les interactions entre les jeunes, les gestionnaires du lieu et les quelques adultes, relèvent, tout comme le site lui-même, du prétexte permettant surtout de montrer des jeunes corps bien faits, tout en adoptant une esthétique érotique années 70. Pas de quoi exciter un auditoire du XXIe siècle, qui trouvera ici plutôt matière à sourire. Mais c’est bien là l’angle pris par la production : rendre hommage à un certain cinéma d’horreur et jouer avec les stéréotypes des teen-movies, tout en alignant une série de personnages risibles (dont le vieil employé, à la fois douteux et philosophe, assénant toute sa sagesse par des phrases du type : « tu es déjà seul »…).
Mais le dénouement du film, qui peine à aller au delà des 1h10 de durée, ne sera sans doute pas ce qui convaincra les uns et les autres d'une quelconque qualité de scénario, tentant désespérément de relier les deux séries de meurtres entre elles, tout en ménageant de fausses pistes superficiellement exploitées. Restent cependant l'usage des toboggans, déjà plus ou moins angoissants pour certains par leur potentiel claustrophobique, et la surenchère assumée dans la longue scène de climax tant attendue, qui provoque forcément l’hilarité face à l'accumulation des hasards (les talkie-walkies qui tombent en panne, les élèves impatients qui s’agglutinent...) et de la bêtise des uns et des autres. Jouant sur la cachet années 70 jusque dans le design de ses premières affiches, "Aquaslash" demeure un souvenir rafraîchissant qui laisse tout de même sur faim.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur