L'ANNULAIRE
Un bien étrange spécimen
L’annulaire, un titre étrange, pour un film qui l’est tout autant. Diane Bertrand signe ici un film étonnant, envoûtant et particulièrement mystérieux. Reprenant les canons du genre tout en s’en affranchissant, elle nous livre un film fantastique original. Tout concourt ici à créer une ambiance particulière. La lumière, les décors ou les costumes, tous pensés et travaillés avec minutie donnent à L’annulaire ce côté mystérieux, presque irréel, et surtout hors du temps.
Une fois cette ambiance créée en image, il faut que le scénario suive. Et c’est chose faite ! Le spectateur est perdu au milieu de ces évènements qui le dépassent autant qu’ils dépassent l’héroïne. Que sont donc ces fameux spécimens, qui est cet homme étrange, quel rôle jouent les chaussures ? Autant de questions qui resteront sans réponse au cours du film, mais qui finalement lui confèreront tout son intérêt.
Les comédiens sont ici impressionnants de justesse. Marc Barbé incarne ce scientifique inquiétant mais ô combien charismatique avec rigueur et classe. Mais c’est surtout la performance d’Olga Kurylenko qu’il faut souligner ici. Pour son premier rôle au cinéma elle parvient à convaincre par sa naïveté, sa beauté et la justesse de son jeu, dans un rôle que l’on aurait pourtant cru réservé à des actrices confirmées. Une belle promesse d’avenir pour cette jeune fille qui rêve de comédies intelligentes…
Soulignons enfin la présence d’un personnage nouveau dans L’annulaire qui lui donne toute sa dimension et prouve s’il en était besoin que l’on assiste à un film fantastique réussi. Je pense bien sûr ici à la musique de Beth Gibbons, qui signe sa première BO avec classe et brio, offrant au film sa part de mystère et de folie avec des compositions brillantes, particulièrement bien intégrées à l’intrigue.
Rémy MargageEnvoyer un message au rédacteur