AMOUR SUR PLACE OU À EMPORTER
Une énergie folle compensant des facilités scénaristiques
À l’origine, il y avait une pièce de théâtre écrite à six mains par Amelle Chahbi, Noom Diawara et Fabrice Éboué, et mise en scène par ce dernier. Après plusieurs années de succès, l’idée d’une adaptation cinématographique a germé dans l’esprit de l’équipe suite à la proposition d’un producteur, et c’est ainsi que débarque aujourd’hui sur nos écrans cette comédie rafraîchissante à la bonne humeur communicative. Noom et Amelle (les personnages portant les mêmes noms que les interprètes) sont deux déçus de l’amour bien décidés à se venger de leurs expériences précédentes. Alors que lui veut arrêter d’être sentimental et romantique, elle, au contraire, cherche à le devenir. Leur rencontre allait forcément faire des étincelles, pour le meilleur et pour le pire…
Pour sa première réalisation, Amelle Chabbi s’est lancée dans un projet qu’elle connaissait par cœur, retravaillant le matériau de base pour en faire un vrai objet de cinéma. Et très rapidement, on se réjouit devant ce vaudeville survitaminé où les gags s’enchaînent sur un rythme effréné. Les blagues fusent, les comédiens débordent d’énergie, et les situations comiques se multiplient pour offrir aux spectateurs un pur divertissement. Traitant aussi bien des clichés raciaux que sentimentaux, les deux se regroupant parfois, "Amour sur place ou à emporter" s’éloigne parfaitement de la pièce éponyme originale, injectant des seconds rôles très drôles. En plus de l’alchimie et des sketchs offerts par le duo principal, tous ces personnages périphériques permettent d’accentuer l’originalité du métrage, tout en maintenant un ratio de blagues très élevé.
Possédant une plume inventive et plusieurs répliques cultes, le film bénéficiait de tous les ingrédients pour devenir une de ces comédies qu’on se repasse en boucle lors de soirées entre amis. Malheureusement, comme s’il n’assumait pas complètement son aspect loufoque et son humour décalé, le métrage tombe dans la facilité en multipliant les lieux communs et les blagues déjà entendues des milliers de fois. Au lieu de poursuivre dans l’audace et le ton irrévérencieux des débuts, les singeries s’alourdissent, devenant caricaturales et conformistes, balayant finalement notre engouement. Mais à chaque fois qu’une plaisanterie retrouve cette verve qu’on apprécie tant, le film redevient à nouveau une petite pépite fun déjantée. Les montagnes russes de l’humour en quelque sorte.
Christophe BrangéEnvoyer un message au rédacteur