Festival Que du feu 2024 encart

AMERICAN TRIP

Un film de Nicholas Stoller

Sans Jason, rien ne va !

Fan absolu du chanteur anglais Aldous Snow, Aaron est chargé par sa maison de disque de retrouver son idole à Londres et de l'amener en trois jours au Greek Theatre de Los Angeles, pour y fêter les dix ans de son groupe Infant Sorrow. Un parcours semé d'embûches pour deux hommes dont la vie privée est en plein fiasco...

Il arrive, rarement certes, mais quand même, bref... il arrive qu'une première impression ne se révèle pas la bonne. La fatigue, l'inattention, la démotivation... Nombreuses sont les raisons poussant à détester un film qui n'en demandait pourtant pas tant. Ainsi, c'est avec effarement que j'avais dans un premier temps découvert cet "American Trip" (quel ignoble titre français) pourtant non dénué de qualités, n'en retenant qu'un insupportable cabotinage de la part des acteurs et une absence totale d'émotions. D'où la nécessité de le revoir. Dont acte.

Ceci étant entendu, que retenir de "Get Him to the Greek" (titre original, en référence au Greek Theatre de Los Angeles), nouvelle production du manitou Judd Apatow ? Dérivé inutile du génialissime "Sans Sarah, rien ne va !", réalisé par le même Nicholas Stoller, "American Trip" en reprend le personnage culte du rocker british taré Aldous Snow (excellent Russell Brand), lui faisant partager la vedette avec l'irritant Jonah Hill, dans une mise en abîme déjantée du monde de la musique, de ses producteurs fous (Sean 'P. Daddy' Combs, mauvais comme ça n'est pas permis), de ses stars caractérielles et de ses destins brisés par la machine à business.

Enchaînant les gags débiles et les répliques forcées, tantôt hilarant, tantôt consternant (pourquoi autant de vomi ?), "American Trip" ne raconte finalement pas grand-chose, capitalisant sans originalité sur les thématiques habituelles de la team Apatow, en oubliant au passage ce qui faisait la richesse de "Sans Sarah, rien ne va !" : des personnages crédibles et attachants, au service d'un message simple et beau à la fois. On en vient dès lors à regretter avec violence l'absence de l'extraordinaire Jason Segel, acteur / scénariste / producteur du chef-d'oeuvre précité, dont la drôlerie non feinte et l'émotion à fleur de peau assuraient le spectacle avec panache. Franchement, sans Jason, rien ne va !

Frederic WullschlegerEnvoyer un message au rédacteur

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