THE AMAZING SPIDER-MAN
Nouvelle toile
Abandonné par ses parents lorsqu’il était enfant, Peter Parker a été élevé par son oncle Ben et sa tante May. Il est aujourd’hui au lycée, mais il a du mal à s’intégrer. Comme la plupart des adolescents de son âge, Peter essaie de comprendre qui il est et d’accepter son parcours. Amoureux pour la première fois, lui et Gwen Stacy découvrent les sentiments, l’engagement et les secrets. En retrouvant une mystérieuse mallette ayant appartenu à son père, Peter entame une quête pour élucider la disparition de ses parents, ce qui le conduit rapidement à Oscorp et au laboratoire du docteur Curt Connors, l’ancien associé de son père. Spider-Man va bientôt se retrouver face au Lézard, l’alter ego de Connors. En décidant d’utiliser ses pouvoirs, il va choisir son destin…
En rebootant seulement cinq ans après la fin de la franchise Spider-Man, Sony et Marvel se sont attirés le scepticisme plutôt compréhensible non seulement des fans du superhéros mais plus largement du grand public, à qui il est difficile de faire avaler les motivations purement mercantiles qui président à la production de ce Amazing Spidey. Scepticisme qui fait long feu tant le débat apparaît invariablement stérile, car oui le film est une machine à cash pour les studios, mais c'est oublier un peu vite son matériau d'origine, un comic book qui n'a cessé de redéfinir le personnage de Peter Parker et de lui dessiner un nouveau destin à chaque nouvelle série.
De ce point de vue, ce Spidey version Marc Webb / Andrew Garfield 2012 propose une approche différente et complémentaire de celle de la trilogie Sam Raimi / Tobey Maguire. Moins pop, moins baroque, plus réaliste et tourmentée, cette nouvelle adaptation partage avec son modèle un goût prononcé pour les anti-héros et les bad guys tragiques, ainsi qu'une propension au comique de situation. Sam Raimi plongeait à bras le corps dans l'univers fantastique et mythologique du comic book en y injectant toute sa virtuosité et en fantasmant un personnage de geek ultime, tout à la fois gauche, poissard, volontaire et enclin au romantisme le plus naïf. Marc Webb redessine quant à lui Peter Parker en filmant un ado en crise, rebelle et émotif, dicté par ses pulsions, dont les réactions à fleur de peau vont de paire avec l'atmosphère de thriller urbain dans laquelle beigne le film.
Si le cahier des charges Marvel est largement rempli (mutations génétiques, envolées spectaculaires, bastons endiablées...), la mise en scène ciselée et sans emphase de Webb (hormis la scène des grues, d'une lourdeur d'un autre âge) rend ainsi le film étrangement tendu et mélancolique, ce que vient parachever un art consommé du découpage, qui permet au cinéaste d'en dire beaucoup avec une économie de plans et de dialogues assez remarquables. Le réalisateur de "500 jours ensemble" fait également la part belle à ses comédiens, tous impeccables. Leur inscription dans un environnement délibérément proche et familier, ainsi que leurs réactions on ne peut plus crédibles, contribuent à créer une véritable empathie à leur endroit.
En réalité, si trilogie de Sam Raimi il n'y avait pas eu, tout le monde applaudirait à tout rompre ce Spider-Man très réussi, voire Amazing. Le score de James Horner, sombre et puissant, achève d'en faire autant le digne héritier de ses prédécesseurs que la promesse d'une nouvelle trilogie de haute volée.
Thomas BourgeoisEnvoyer un message au rédacteur