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ALBERT À L’OUEST

Gags à gogo et humour corrosif au pays des cow-boys

Albert a beau vivre au Far West, il n’est pas une brute épaisse, loin de là… Lassée de sa lâcheté, sa petite amie décide alors de le quitter. Au fond du trou, l’arrivée de la belle et mystérieuse Anna semblait lui redonner le sourire, mais lorsque le mari de celle-ci va découvrir leur idylle, cela risque fort de saigner…

Le Far West... Cette douce époque où l’on réglait ses différends lors de duels à mort, où l’on trinquait à la santé d’un ami avant de se lancer dans une bagarre de comptoir, où l’on traversait les grandes plaines de l’Ouest sauvage pour aller dézinguer de l’Indien… Mais les temps ont changé, alors fausse nostalgie oblige, le turbulent Seth MacFarlane a décidé de s’attaquer à un western avec son humour ravageur.

Reprenant tous les codes de ce type de films, le réalisateur, également acteur et producteur, les détourne au profit d’une escalade de sketchs graveleux et grossiers. Et le dosage est parfait, ses vannes scatophiles et trashouilles font à chaque fois mouche, sans jamais tomber dans la vulgarité… Enfin si, mais on le pardonne aisément tant les différentes blagues distillées sont hilarantes.

Si "Albert à l’Ouest" est une parodie réussie, c’est en premier lieu grâce aux qualités scénaristiques du métrage. Le postulat de départ laissait déjà entrevoir de nombreuses facéties, la caméra suivant un homme, maniéré et efféminé, qui redoute la violence en plein Far West, autrement dit au paradis des machos. Autant vous dire qu’en plus de mordre la poussière fréquemment, on se sent très, mais alors vraiment très seul lorsqu’on est ce garçon délicat aux sourcils de biche.

Et ce décalage comique est superbement traité tout au long de l’intrigue, les répliques d’Albert valant leur pesant d’or pour leur humour décapant. Mais outre le succulent one man show de MacFarlane, de nombreuses farces sont amenées par un comique de situation réjouissant où les seconds rôles sont primordiaux. Et que dire de ces scènes de mort totalement gratuites qui sont absolument tordantes ?

Au-delà de cette écriture énergique et inventive, on retiendra également la prestation parfaite de la magnifique Charlize Theron, que la lumière du soleil d’ocre de ces étendues sauvages semble encore plus sublimer (oui, c’est possible). Sur un rythme effréné, les calembours fusent dans une totale liberté où l’humoriste américain secoue une nouvelle fois la comédie. Punchlines caustiques et humour noir garantis. Dans cette plaisanterie potache multi-référencée, tout est propice au délire, le réalisateur ne se donnant absolument aucune limite.

Si une certaine lourdeur apparaît par moment, il faut simplement accepter que toute forme de finesse est définitivement à rejeter de l’univers du cinéaste. Et c’est uniquement lorsqu’on décide de prendre le film au second degré, voire plus, qu’on pourra se délecter de cette expérience truculente. Rogen n’est plus le seul « Seth » au Royaume de la comédie, MacFarlane vient assurément de gagner sa place une bonne fois pour toutes.

Christophe BrangéEnvoyer un message au rédacteur

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