AGENTS PRESQUE SECRETS
Une bonne idée atténuée par un scénario mollasson et sans surprises
Avec "Les Miller, une famille en herbe", Rawson Marshall Thurber avait signé l’un des plus beaux succès surprise de l’été 2013. Forcément, l’homme se savait attendu au tournant pour sa prochaine comédie. Pour rassurer le public (et probablement lui-même), le réalisateur s’est entouré de deux stars incontestées de la comédie : Dwayne Johnson (dont "Alerte à Malibu" et le reboot de "Jumanji" devraient définitivement l’imposer comme le nabab de la comédie U.S) et Kevin Hart, phénomène de l’humour outre-Atlantique. Le pitch est aussi simpliste qu’improbable : l’ancien garçon moqué de son lycée pour son surpoids est devenu un monstre de muscle, et un agent confirmé de la C.I.A. À l’approche d’une réunion d’anciens élèves, il prend contact avec l’ex-star de son établissement scolaire, qui semble avoir perdu sa coolitude dans son job alimentaire de comptable, afin qu’il l’épaule sur une mission périlleuse.
Avec ce postulat digne de tout bon buddy movie qui se respecte, les antagonismes entre ces deux protagonistes seront évidemment les ressorts comiques d’un film qui se veut un cocktail entre action virile et humour graveleux. L’un est grand et bodybuildé, l’autre est petit et frêle. Le premier n’est pas très futé, le deuxième est évidemment malin et roublard. Malheureusement, si ces personnages constituent un levier amusant intéressant, le reste du scénario les enferme dans d’interminables séquences où l’ennui pointe rapidement le bout de son nez. Car voir s’agiter comme à son habitude Kevin Hart dans tous les sens n’est pas suffisant pour provoquer des rires qui se feront excessivement rares. Si Dwayne Johnson est une nouvelle fois au top, aussi bien dans les scènes de baston que dans les purs moments burlesques, "Agents presque secrets" ne remplit pas son contrat initial : nous divertir. Et même les apparitions d’Aaron Paul ne parviendront pas à effacer notre déception.
Christophe BrangéEnvoyer un message au rédacteur