AFTER – CHAPITRE 4

Sortie le 22 septembre 2022 sur Amazon Prime Video

Alors que le précédent volet nous laissait sur notre faim, celui-ci ne change pas la donne. Le film commence un peu trop directement, il vaut mieux avoir revu le troisième chapitre de la saga avant, à tel point que les deux films pourraient être vus comme un seul.

Le chapitre 4 de "After" se focalise surtout sur le personnage de Hardin – Tessa est bien évidemment présente mais presque secondaire durant une bonne partie du film. Le jeu d’acteur de Hero Fiennes-Tiffin (Hardin) laisse à désirer dans ce volet tout comme le scénario (de Sharon Soboil, déjà à la manœuvre pour le chapitre 3) qui met à la poubelle le personnage complexe que l’on nous avait dressé auparavant pour laisser place à un ado tumultueux et vulgaire coincé dans le corps d’un jeune adulte aux réponses toujours plus sarcastiques. Les flashbacks de Hardin petit insistent sur les traumas et sur la véritable histoire que le jeune homme vient de découvrir.

Les moments d’émotion sont complètement ratés, non seulement parce qu’ils arrivent beaucoup trop tôt dans le film (encore une fois, surtout si nous n’avons pas vu le troisième volet récemment), mais également par rapport à la musique qui se veut beaucoup trop intense pour une scène pour laquelle on ne ressent aucune émotion. Il y a également beaucoup de clipshows mais eux non plus n’ont pas vraiment de sens si on ne se souvient plus de toutes les péripéties de Tessa et Hardin.

La mort du père de Tessa arrive comme un cheveu sur la soupe puisque le renouement de leur relation n’est pas traité du tout dans ce quatrième film. On se doute donc du traumatisme pour une jeune fille que de retrouver son père mort chez elle alors qu’elle tentait de sauver sa relation avec Hardin, mais on ne nous explique pas les liens qu’ils avaient récréés, ni les liens que Hardin avait avec lui également, même s’ils étaient plus limités.

Le spectateur se retrouve ensuite paisiblement après une ellipse de cinq mois après la pause que Tessa a imposée à Hardin. Elle est alors à New York en colocation avec Landon et tente de remplacer Hardin avec un certain Robert, et même si le jeu de Josephine Langford (Tessa) sauve un peu ce semblant de liaison qui ne tient pas route, Hardin repasse par-là et bouleverse tout. Enfin, nous pouvons observer une émotion, un ressenti, quelque chose se passer après presque une heure de film : pas besoin de violons ou de quelconque musique pour voir qu’il y a quelque chose d’électrique entre les deux personnages que l’on suit depuis le début (ce que l’on ne retrouve absolument pas avec Robert).

La scénariste renvoie également au postulat du roman et fait un clin d’œil aux fans avec la citation d’Hemingway – « Si deux personnes s'aiment, il ne peut y avoir de fin heureuse » – qui illustre une grande partie de la relation de Tessa et Hardin. Le spectateur apprend aussi pourquoi le sage porte ce nom et l’histoire nous offre une fin de film à la "Inception" puisque Hardin a écrit un livre appelé "After". Cette conclusion nous offre donc la vision d’un vrai jeune homme dont la vie commence avec le fait qu’il soit publié, ce qui contraste une fois de plus avec la portait que l’on nous a dressé du personnage, bien qu’ici, le spectateur a l’espoir que cette fois-ci soit la bonne. La fin est tout aussi décevante que le début puisque l’on est, une fois de plus, laissé sur quelque chose d’inachevé, mais l’on sait que le cinquième et dernier film de la saga est déjà tourné. À suivre…