AFTER

Un film de Anthony Lapia

Et après… ?

La rencontre entre un chauffeur Uber et une juriste, dans un club techno de Paris, où se mélangent drogues, danses, alcools et discussions…

Malgré l’intérêt esthétique des plans et le choix des cadrages, "After" ne parvient pas à embarquer son spectateur. La longue attente des premiers dialogues, la difficulté à comprendre la place de certains personnages et les coupures régulières des scènes narrant l’histoire de Saïd et Félicie empêchent de créer un lien réel avec les personnages. L’ambiance de la soirée techno est là, bien représentée, mais cela se fait au détriment de la narration. Si les séquences de sous-sol et de danse marchent dans ce sens, leur longueur de début (9 minutes) et la pluralité des personnes présentées à l’écran perd le spectateur, qui finit par décrocher jusqu’à l’arrivée des dialogues. Jusqu’au premier tiers du film, il est ainsi impossible de savoir qui il faut remarquer.

L’histoire entre Félicie et Saïd a un gros potentiel, notamment d’un point de vue politique et sociologique, avec deux individualités très différentes qui se croisent. Malheureusement, celle-ci peine à se développer, et ne captive que par bribes, car elle est entrecoupée sans cesse et manque d’une dynamique pour retenir l’attention. De nombreuses pistes sont ouvertes (par le tableau, la discussion sur la sexualité, etc.) sans être réellement développées, ce qui laisse, encore plus, le spectateur sur sa faim. C’est seulement après un deuxième visionnage que l’on peut réussir à apprécier un peu le film, en s’attardant plus sur les détails.

En bref, "After", en se consacrant plus à la construction de l’ambiance techno qu’à l’histoire de ses personnages, rate son public malgré ses très belles images et ses bonnes intuitions. Il s’approche d’ailleurs, par moments, plus du vidéo clip que du long-métrage.

Adam GrassotEnvoyer un message au rédacteur

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