ADIEU PAYS
Une histoire d'amour sur fond de western
Ramos, amoureux du genre, s'est évidemment inspiré de l'ambiance des westerns pour réaliser son premier long métrage, ce qui peut surprendre compte tenu du lieu où prend place son histoire : Mantaille, petit village tranquille où le temps semble s'être arrêté.
Tranquille ? Sinistré suite à une tempête (dans laquelle la père Nortier est décédé), ce village est le théâtre de course-poursuites entre propriétaires et voleurs de bois, la scène des incessants affrontements entre les Nortier et Barthoulot qui n'hésitent pas à transformer une partie de chasse en règlement de compte. Il est aussi le témoin d'ébats nocturnes inavoués… et de cette histoire d'amour entre Vincent et Carole qui ne sera pas sans conséquence.
Car Carole a un rêve : celui de partir au Québec. Par amour, Vincent se greffe alors à ce rêve. Ainsi, outre l'opposition farouche des deux familles à cette " union ", le couple doit faire face à Serge, prêt à tout pour sauvegarder l'unité du clan… attention, falaises glissantes !
Partir et laisser partir… Ramos évoque dans ce film la difficulté de quitter les siens certes (cet homme, vivant chez sa grand-mère qui décide de tout quitter par amour) mais, plus encore, la difficulté de laisser partir un des siens, d'accepter que les choses changent. Ramos a eu maintes fois recours au plan fixe, permettant selon lui de donner l'impression au spectateur d'être face à une véritable scène. Il en est ainsi de la scène de la partie de chasse.
Malgré l'intérêt des thèmes abordés par Ramos, le film souffre d'un manque de passion. Une amante déchue trop gentille, des amoureux insensibles… la douleur, l'amour, la jalousie… toutes les émotions que l'on devine ressenties par les personnages ne parviennent pas à toucher le spectateur, et ainsi lui à croire en ce récit.
Lisbeth LanversEnvoyer un message au rédacteur